Dans une enquête sur la lutte contre les discriminations dans l'enseignement supérieur, publiée jeudi, l'UNEF dénonce un manque de moyens pour combattre les discriminations, notamment LGBTphobes.
Dans une enquête publiée jeudi 18 juin et intitulée "Les discriminations dans l'enseignement supérieur", l'Union nationale des étudiants en France (UNEF) dénonce les discriminations encore trop présentes pour ceux qui poursuivent leurs études après le bac, et qui peuvent même être un frein dans l'accès à ces études. "Les oppressions systémiques s’expriment dans toutes les strates de la société et donc également dans nos établissements, peut-on lire dans l'édito. Elles nous empêchent d’étudier sereinement, rompent l’égalité face à la réussite, freinent notre émancipation, affectent notre santé mentale et vont parfois jusqu’à nous ôter la vie."
Face à cette réalité, l'UNEF regrette un manque de réaction des pouvoirs publics : "Depuis le début du quinquennat, le gouvernement a fait plusieurs annonces sur les discriminations dans l'enseignement supérieur, mais aucun dispositif contraignant n'a été créé." Ainsi, le changement peine à se faire ressentir, ce qui s'illustre dans le domaine du sexisme, du racisme mais aussi des LGBTphobies. Dans 62% des universités, le prénom d'usage des étudiants transgenres n'est pas reconnu.
Cellules de veille et d'écoute
La lutte contre les discriminations ne figure pas toujours parmi les priorités des universités, d'après l'UNEF. Si l'on en croit son enquête, 7% d'entre elles ne communiquent sur aucun dispositif de lutte contre les discriminations. 45,1% ne disposent pas d'une cellule de veille et d'écoute (CVE) consacrée à cette mission. Même lorsqu'un CVE existe, 64,1 % d'entre eux ne traitent pas du tout des LGBTphobies. L'UNEF propose en outre un classement des universités en fonction des dispositifs de lutte contre les discriminations à l'encontre des personnes LGBT+. Sur le podium, on trouve l'université Bordeaux-Montaigne, l'université Côte d'Azur et celle d'Angers.
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"Régulièrement, des étudiant·e·s se retrouvent à la rue du fait de leur identité de genre ou orientation sexuelle et sont donc en rupture familiale, rappelle l'enquête. Au quotidien les jeunes LGBTI+ (et donc les étudiant·e·s également) sont victimes d’agressions physiques ou morales, d’insultes ou de stéréotypes. Ces situations très violentes peuvent amener jusqu’au suicide. Il est nécessaire de prendre en compte les violences lgbti+phobes qui, elles aussi, ont lieu sur nos campus. La question est éludée alors qu’elle est criante." Face à ces carences, l'UNEF revendique une réforme législative dédiée, un plan national de lutte contre les discriminations dans l'enseignement supérieur avec des moyens financiers conséquents et une plus grande accessibilité aux dispositifs existants.
Crédit photo : Ecole polytechnique