Human Rights Watch interpelle la communauté internationale sur la situation des personnes LGBT+ au Cameroun. Depuis février 2021, 24 personnes auraient été arrêtées pour homosexualité dans cet État d'Afrique centrale.
L'organisation non gouvernementale Human Rights Watch tire la sonnette d'alarme concernant la situation des personnes LGBTQI+ au Cameroun. Depuis février 2021 dans ce pays d'Afrique centrale qui criminalise l'homosexualité, au moins 24 personnes auraient été arrêtées, battues ou menacées pour homosexualité ou "non-conformité de genre", rapporte HRW.
"Ces récentes arrestations et abus suscitent de graves inquiétudes quant à la recrudescence des persécutions anti-LGBT au Cameroun, pointe Neela Ghoshal, la directrice adjointe de la division LGBT+ de l'ONG. La loi qui criminalise les comportements homosexuels fait courir aux personnes LGBT un risque accru d'être maltraitées, torturées et agressées sans aucune conséquence pour les auteurs de ces actes"
Au Cameroun, homosexualité = prison
C'est ainsi que le 24 février à Bafoussam, dans l'ouest du pays, les policiers ont fait une descente dans les bureaux de Colibri, une organisation qui fournit des moyens de prévention et de traitement du VIH. Treize personnes ont été arrêtés dont sept collaborateurs de l'association, indique HRW. Elles ont été inculpées pour "homosexualité" et libérées fin février.
"La police nous a dit que nous étions le diable, que nous n'étions pas humains, pas normaux. Ils ont frappé une femme transgenre au visage, l'ont giflée deux fois devant moi", déclare l'une des interpellées, une jeune femme transgenre de 22 ans. Selon HRW, une autre femme trans de 26 ans a été forcée de se soumettre à un test de dépistage du VIH et à un examen anal, considéré par l'ONU comme une torture. "Le médecin était gêné, mais a dit qu'il devait faire l'examen parce que le procureur en avait besoin. J'ai dû me pencher en avant. Le médecin portait des gants et a inséré son doigt. C'était la chose la plus humiliante que j'aie jamais vécue", a-t-elle déclaré à HRW.
Au Cameroun, l'homosexualité est passible de 6 mois à cinq ans de détention. Selon les ONG présentes sur place, les arrestations pour homosexualité avaient sensiblement baissées ces dernières années mais sont reparties à la hausse depuis peu.
Crédit photo : Pxhere