cinémaCinéma : "Secret de famille" et "Les Sentiers de l'oubli", deux films lesbiens à voir en salles

Par Florian Ques le 09/08/2021
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En ce début de mois d'août, les salles de cinéma proposent deux longs-métrages à thématique lesbienne : Secret de famille, une chronique adolescente brésilienne, et Les Sentiers de l'oubli, une ode à l'émancipation venue du Chili.

Au-delà de leurs grosses sorties estivales comme Kaamelott : Premier Volet ou le nouveau volet d'OSS 117, les cinémas français incluent en ce mois d'août des films plus confidentiels mais importants. Une fois n'est pas coutume, ce sont deux longs-métrages LGBTQI+ que les cinéphiles peuvent se mettre sous la dent pendant qu'il pleut dehors. Deux œuvres tout droit importées d'Amérique latine qui font du bien à la visibilité lesbienne sur grand écran.

Secret de famille, de Cristiane Oliveira

Après le décès tragique de sa grande-tante, Joana, 13 ans, est perturbée. Elle ne saisit pas pourquoi la défunte n'a jamais eu de relation avec un autre homme, et encore moins comment elle est morte vierge. Autour d'elle, personne ne semble vouloir lui dire la vérité. Les théories commencent alors à fuser. Épaulée par son amie Carolina, l'adolescente est décidée à percer le mystère mais son exploration la conduira surtout à questionner sa propre identité... et, même, à développer son tout premier béguin.

Réalisé par la cinéaste Cristiane Oliveira, Secret de famille se présente comme un récit d'apprentissage à la sincérité palpable. Porté par un duo de jeunes comédiennes convaincantes, le film façonne une ambiance parfois étouffante, comme pour mettre en lumière l'étroitesse d'esprit pernicieuse du Brésil de Bolsonaro. C'est une œuvre essentiellement contemplative, établie sur les non-dits et autres jeux de regards. Mieux vaut cela dit ne pas s'attendre à un happy end hollywoodien : A Primeira Morte de Joana (son titre en VO) reste un drame à la fois familial et adolescent sur les premiers émois... et aussi, les premiers échecs.

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Les Sentiers de l'oubli, de Nicol Ruiz Benavides

Claudina, une sexagénaire issue d'un milieu conservateur, est veuve. Maintenant que son défunt mari est six pieds sous terre, elle prend ses valises pour élire domicile chez sa fille avec qui elle entretient une relation houleuse. Tandis qu'elle s'ajuste à ce nouveau quotidien, Claudina fait la rencontre d'Elsa, la voisine. Une amitié bourgeonne entre les deux femmes, qui prend vite une autre tournure. Mais le regard extérieur, les rumeurs et le fait qu'Elsa soit déjà mariée pourraient bouleverser cette idylle naissante...

Avec son approche douce-amère, Les Sentiers de l'oubli est un premier film qui frappe aussi bien par sa candeur que par son réalisme désarmant. Pour ses débuts sur grand écran, la réalisatrice chilienne Nicol Ruiz Benavides a choisi un récit intime sur la redécouverte de soi. À travers la trajectoire émouvante de Claudina, elle prouve qu'il n'y a pas d'âge pour se réinventer. En plus d'une photographie qui s'avère par moments saisissante, le long-métrage fonctionne amplement grâce à la performance nuancée de l'actrice Rosa Ramírez Rios, laquelle insuffle une humanité bienvenue à son rôle d'héroïne chamboulée. Fort.

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>> Les deux films débarquent en salles à compter du mercredi 4 août.