EuropeEn Bulgarie, un centre LGBTQI+ saccagé par un candidat néonazi à la présidentielle

Par Nicolas Scheffer le 02/11/2021
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Le centre LGBTQI+ de Sofia en Bulgarie (sud-est de l'Europe) a été mis à sac ce week-end par une dizaine de personnes emmenées par Boyan Rasate, candidat néonazi à l'élection présidentielle.

Nouvelle éruption d'homophobie au sein de l'Union européenne. Ce samedi 30 octobre à Sofia, capitale de la Bulgarie, les locaux du centre LGBTQI+ Rainbow Hub ont été mis à sac par un candidat néonazi à l'élection présidentielle. Onze ambassades de pays occidentaux, dont la France, ont exprimé ce lundi leur "solidarité" avec l'organisation.

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Les photos publiées sur les réseaux sociaux montrent la violence du saccage : armoires et tables renversées, chaises démembrées… Vers 17h30 samedi, une dizaine d'hommes et de femmes ont déboulé dans le centre avec violence. "Nous étions sept personnes à l'occasion d'un événement de personnes transgenres quand le groupe s'est infiltré après avoir sonné à la porte", raconte au Monde Gloria Filipova, présente au moment du bref assaut. La militante reconnaît "immédiatement" Boyan Rasate qui l'a "frappée avant que le reste du groupe commence à tout casser. Cela a duré moins de deux minutes", témoigne-t-elle.

Un néonazi déjà condamné

Cet homme, partisan notoire du ministre de la Défense pronazi des années 1930 Hristo Lukov, n'est pas n'importe qui : "Le leader de cette attaque, Boyan Rasate, est bien connu pour ses actions et déclarations LGBTphobes ; il est actuellement candidat à la présidence en Bulgarie", résume sur Twitter la fondation Bilitis, qui gère le centre.

https://twitter.com/BilitisLGBTI/status/1454531255144419338?s=20

En 2008, Boyan Rasate, chef de l'Union nationale bulgare-Nouvelle démocratie qui propose, rapporte Le Monde, "d'interdire les partis politiques", avait déjà été condamné pour avoir manifesté violemment contre la première marche des Fiertés de Sofia. Son attaque du centre LGBTQI+ ressemble à "une tentative désespérée pour avoir un peu d'attention", analyse Gloria Filipova, alors que le candidat à l'élection du 14 novembre peine à se faire entendre dans la campagne.

L'immunité du candidat levée

À la télévision, Boyan Rasate a minimisé l'incident, préférant dénoncer "ce qu'il se passe dans ces associations", à savoir "corrompre des mineurs". L'argument préféré des homophobes qui se font de plus en plus entendre en Europe de l'Est notamment, de la Hongrie à la Pologne.

Le procureur de Sofia a ouvert des poursuites pour "hooliganisme" et "trouble à l'ordre public". L'immunité dont est censé jouir Boyan Rasate en tant que candidat à l'élection présidentielle a d'ores et déjà été levée. Ce lundi, 400 personnes se sont rassemblées devant le bureau du procureur général pour réclamer justice. Rainbow Hub, a recueilli 8.000 signatures pour que le Parlement vote la pénalisation des actes homophobes.

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Crédit photo : Capture d'écran Twitter / @BilitisLGBTI