La ministre de la diversité a reçu ce mercredi Louïz, tout juste élue Miss Trans France, après avoir abondé dans une interview l'idée que le concours traditionnel de Miss France mériterait d'être sacrément dépoussiéré.
Une Miss Trans France au ministère. Ce mercredi 3 novembre, Élisabeth Moreno, ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances, a reçu Louïz, gagnante cette année du concours qui a vu le jour en 2019 afin d'offrir aux femmes trans une représentation : Miss Trans France. Artiste engagée réunionnaise, Louïz a remporté le titre ce samedi 30 octobre lors du Grand Bal des Fiertés à Paris. La couronne récompense son engagement militant et la distingue en tant "qu'ambassadrice qui sera le porte voix de la condition des femmes trans dans la société et qui mettra en lumière la belle communauté LGBTQIA+".
"On a prévu de travailler ensemble sur des projets à venir sur cette thématique, a confié Louïz à TÊTU après sa visite au ministère. J'ai vraiment à coeur de sensibiliser les politiques. Je pense qu'il y a encore un gros travail à faire en matière d'accueil et de prise en charge des personnes LGBTQIA+, que ce soit dans les entreprises privées ou dans les administrations."
Ouvrir Miss France aux femmes trans
Leur rencontre est un pas de plus dans la direction esquissée par la ministre lundi auprès de puremedias. "Miss France creuse des stéréotypes de genre qui n'ont plus lieu d'être aujourd'hui. Nous devons réadapter le concours à la femme moderne française", déclare Élisabeth Moreno dans une interview réalisée à l'occasion de la diffusion sur TF1 de Il est elle, un téléfilm sur la transidentité. Et lorsque le média lui demande si Miss France devrait accepter la candidature de femmes transgenres, Élisabeth Moreno ne dit pas non : "Ce n'est pas moi qui écris les règles de Miss France, mais pourquoi pas ? Ça manque d'inclusion c'est certain".
À lire aussi : "Il est elle" : l'actrice Andréa Furet aimerait une suite au film de TF1
Il y a deux ans, Sylvie Tellier, l'actuelle directrice générale de la société Miss France, avait déclaré qu'elle n'était pas opposée à la participation d'une personne trans et que ce n'était pas interdit par le règlement. Plus que maladroitement, elle avançait toutefois au Parisien : "Si une jeune femme transsexuelle se présente à Miss France et que le public l'élit, on ne s'y opposera pas, parce que nous suivons le choix du public. Mais, de toute façon, je ne pense pas que les Français soient prêts à élire une Miss transsexuelle"…
"Faisons confiance à l'intelligence des femmes !"
"Miss France fait partie de nos traditions, de notre culture. Ce qui m'interroge ce sont les règles, que je trouve complètement has been", relevait justement Élisabeth Moreno fin octobre dans l’émission politique "Face aux territoires". Exemple à l'appui : "Ce que je trouve totalement anormal, c'est qu'une jeune femme qui pose seins nus pour faire de la prévention sur le cancer du sein, soit exclue. Ce que je trouve anormal, c'est qu'une femme veuve, une femme mariée ou une femme mère ne puisse pas participer au concours. Faisons confiance à l'intelligence des femmes !" La ministre faisait notamment référence à Anaëlle Guimbi, exclue de l'élection de Miss Guadeloupe l'an dernier pour avoir posé, sein dénudé, dans une campagne de lutte contre le cancer du sein. La route est longue.
À lire aussi : Transidentité : des droits, maintenant !
Crédit photo : Élisabeth Moreno via Twitter
