Sorti l'an dernier directement en DVD, le film allemand Backroom: Drogue mortelle est accessible en replay sur la plateforme Arte.tv. Un drame gay inspiré d'une histoire vraie.
Très souvent, Arte incorpore dans son catalogue gratuit des films LGBTQI+ plutôt confidentiels. La preuve à nouveau tandis que sa plateforme Arte.tv propose en replay jusqu'au 18 novembre le film Backroom: Drogue mortelle, un thriller dramatique venu d'Allemagne. Réalisé par Rosa von Praunheim, il s'appuie sur un fait divers ayant secoué le milieu gay berlinois en 2012.
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Dans une backroom de Berlin
Intitulé Darkroom - Tödliche Tropfen en version originale, le film s'intéresse à Lars, un infirmier trentenaire en couple libre qui aime s'aventurer dans les lieux de drague de Berlin. Un peu par hasard, il découvre le GBL – un solvant industriel qui se transforme en GHB après ingurgitation – et commence à en glisser dans les verres de ses amants éphémères avant de les dépouiller.
Au-delà des crimes qu'il commet à la chaîne, Backroom s'attarde aussi sur son procès, puisqu'il a fini par être rattrapé par les autorités et incarcéré jusqu'à son jugement. Le film s'ouvre d'ailleurs astucieusement alors qu'il est allongé sur un lit d'hôpital, en partie attaché pour ne pas se blesser. On est ainsi amené à comprendre qu'il a des tendances suicidaires. Et si on le perçoit un temps comme une victime, la narration rembobine assez vite pour nous présenter sa descente aux enfers et l'enchaînement de circonstances qui ont conduit à son inéluctable arrestation.
Le "meurtrier au GHB"
Malgré une réalisation assez simpliste – la faute, sans doute, à un budget serré –, le film s'empare d'un sujet de fond intéressant : l'usage de drogues de synthèse dans le milieu gay. Et si Backroom ne parle pas à proprement parler de chemsex – terme désignant les rapports sexuels entre personnes consentantes sous l'influence de stupéfiants –, il est difficile de ne pas y voir un écho avec la réalité du monde gay actuel où l'usage récréatif de produits comme le GBL se fait de plus en plus répandu. De par son esthétique assez morne, voire glauque, le long-métrage de Rosa von Praunheim (figure militante LGBTQI+ en Allemagne) fonctionne presque comme une mise en garde.
Le réalisateur adapte ici un fait divers qui avait défrayé la chronique en 2012 : l'affaire du "meurtrier au GHB". L'histoire d'un individu de 37 ans qui avait drogué à leur insu quatre hommes, dont trois sont morts. Sa première victime fut trouvée inerte dans la backroom du Grosse Freiheit 114, un bar gay de la capitale allemande. Les autorités avaient rapporté que le criminel agissait par appât du gain. Si l'on regrette que Backroom ne creuse davantage la psychologie de son personnage central, le film n'en demeure pas moins une proposition intéressante sur un angle important.
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Crédit photo : Arte.tv
