L'auteur de Romance et Les Nouvelles vagues signe en cette rentrée d’hiver un nouveau recueil de nouvelles, Début de siècles, aux éditions Verticales. Onze textes courts autour de l’émancipation. Rencontre avec Arnaud Cathrine.
D’emblée, on est heureux de retrouver sa gentillesse, ce jour-là, à la table d’un café. Arnaud Cathrine n’est pas en apparence de ces écrivains sombres et taiseux, au contraire, il répond allègrement à nos questions, rit et sourit mais écoute aussi, questionne, attentif aux autres. On sait que les apparences sont parfois trompeuses : il évoque sa psychanalyse, on devine l’ombre du tournesol.
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L’année dernière, Cathrine nous avait laissé avec Vince, un jeune ado à l’homosexualité assumée, une histoire en trois volumes destinée aux jeunes adultes qui plaît tout autant aux plus âgés. L’écrivain alterne entre ces romans qui paraissent dans la collection R de Robert Laffont et son éditeur de toujours, Verticales, petite soeur de Gallimard. Il a besoin de ça, de changer, de ses personnages – il dira personnes – multiples, de ne pas se laisser enfermer, de se sentir dans une peau renouvelée. L’écriture ou les confessions d’un masque dirait Mishima, le moyen de se grimer, de monter sur la scène d’une page blanche où s’oublier. Ici, l’écrivain est tour à tour Jean Cocteau amoureux de Radiguet, Annemarie Schwarzenbach éprise de la fille de Thomas Mann, ou un écrivain d’âge mûr largué face à Grindr… Cathrine écrit à la place du coeur, nous emporte de nouveau avec lui dans ses histoires, vivantes et libres....