Abo

télévision"Yellowjackets" sur Canal+ : la nouvelle sensation série à ne pas manquer

Par Florian Ques le 04/03/2022
yellowjackets,yellowjackets série

Après avoir mis les réseaux sociaux en effervescence lors de sa diffusion aux États-Unis, Yellowjackets débarque en France. Une série à suspense addictive, portée par un casting essentiellement féminin. Immanquable.

Au cours des dernières semaines de 2021, les internautes américains avançaient au rythme de la série Yellowjackets. Co-créée par Ashley Lyle et Bart Nickerson – qui signent ici leur première grosse production –, elle est parvenue à susciter un intérêt vif sur les réseaux sociaux. À tel point que de longs threads élaborés proliféraient aussi bien du côté de Reddit que Twitter, déployant un tas de théories toutes plus folles les unes que les autres. Les Français pourront se prêter au même jeu puisque le show arrive désormais sur Canal+ à compter de ce jeudi 3 mars à 21h12.

À lire aussi : Voici les 21 séries LGBTQI+ qu'il fallait regarder en 2021

Women vs. Wild

Dans Yellowjackets, l'action démarre en 1996, dans le New Jersey. Une équipe lycéenne de football féminin est sur le point de voyager jusqu'à Seattle dans le cadre d'un championnat national. Suite à des circonstances inconnues, leur avion privé se crashe en pleine forêt, entre les États-Unis et le Canada. De longs mois de survie attendent alors les rescapées de cet incident. Avance rapide jusqu'en 2021, alors qu'un petit groupe de survivantes se met à recevoir d'étranges messages à propos de leur séjour contraint dans la nature sauvage... et des tragédies qui s'y sont déroulées.

"Yellowjackets" sur Canal+ : la nouvelle sensation série à ne pas manquer
Crédit photo : Showtime

Initialement vendue comme une réinvention de Sa Majesté des mouches par William Golding, la série se revèle vite être beaucoup plus que ça. Yellowjackets joue avec les genres, misant d'abord sur une base qui évoque le thriller psychologique pour flirter ensuite avec le surnaturel et ajouter un zeste d'humour çà et là. Mais si une comparaison devait être faite, on aurait plus tendance à considérer la série comme une héritière directe et pleinement assumée de Lost : Les Disparus.

Un équilibre à parfaire

D'une part, comme son aînée, Yellowjackets a fréquemment recours au flash-back, divisant sa narration entre deux temporalités. Pas de bol en revanche, la série fait le choix de se focaliser en grande partie sur le présent, avec diverses intrigues. C'est dommage puisqu'on désirerait davantage passer du temps en 1996 et découvrir comment cette bande éclectique d'adolescentes a réussi à subsister aussi longtemps dans des conditions désastreuses. C'est d'ailleurs là que réside le problème principal de cette toute première saison.

Au fil de ses dix épisodes, Yellowjackets soulève beaucoup de questions pour se montrer plutôt avare en réponses. Si l'on prend plaisir à débattre post-visionnage et se lancer dans le jeu des théories fumeuses, la frustration n'est jamais très loin. Pour autant, la série compense avec une atmosphère anxiogène maîtrisée qui frôle le glauque ainsi qu'une tension en crescendo chapitre après chapitre. Le tout est appuyé par une photographie soignée et un casting au diapason.

La touche lesbienne qui fait du bien

Avec son pitch particulier – des filles en pleine puberté coupées du monde extérieur –, la série se devait d'avoir au moins un personnage queer : c'est chose faite avec Taissa, jouée avec beaucoup de nuance dans le présent par Tawny Cypress (Heroes) et dans le passé par Jasmin Savoy Brown (Scream). En dépit de l'époque, la sexualité de Taissa adolescente n'est jamais présentée comme un obstacle et Yellowjackets évite toute scène de coming out ou de harcèlement lesbophobe. Au lieu de ça, elle prend le temps de creuser la relation de Taissa avec Van (campée par l'interprète non-binaire Liv Hewson), la gardienne de l'équipe. C'est touchant, sensible... et parfois dramatique.

"Yellowjackets" sur Canal+ : la nouvelle sensation série à ne pas manquer
Crédit photo : Showtime

Malgré quelques essoufflements, Yellowjackets s'impose comme l'une des séries les plus captivantes et innovantes de l'année écoulée. On ne peut alors que se réjouir de la voir arriver à l'antenne de Canal+. Quant à savoir si le public français saura se laisser emporter par cet audacieux mélange des genres et ces anti-héroïnes sombrant dans la folie, c'est un tout autre sujet. Celles et ceux qui seraient en quête d'une série plus teenage mais avec un synopsis peu ou prou identique pourront se rabattre sur la convaincante The Wilds du côté d'Amazon Prime Video – qui, elle aussi, fait la part belle à la représentation lesbienne.

À lire aussi : On a parlé "Lost" et visibilité avec Erana James, héroïne queer de la série "The Wilds"

Crédit photo : Showtime