États-Unis"Don't say gay" : le Parlement de Floride adopte sa loi homophobe sur l'école

Par Gabriel Moullec le 08/03/2022
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Malgré la forte mobilisation des étudiants et élus démocrates de Floride à l'encontre du projet de loi LGBTphobe résumé par la formule "Don't Say Gay", le Sénat a adopté ce mardi 8 mars le texte.

La sentence est tombée pour les élèves de Floride. Le projet de loi "Don't Say Gay" a été adopté ce mardi 8 mars par le Sénat de cet État du sud-est des États-Unis. Cette loi vise tout bonnement à censurer les questions d'orientation sexuelle et d'identité de genre à l'école. Elle doit entrer en vigueur dès le mois de juillet après sa signature par le gouverneur républicain Ron DeSantis.

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Ni les larmes du sénateur démocrate de Floride Shevrin Jones, dénonçant devant le sénat les difficultés à vivre ouvertement son homosexualité, ni les centaines d'étudiants ayant envahi les couloirs du Capitole de l'État en guise de protestation n'auront su convaincre les sénateurs républicains de faire barrage à ce texte. Désormais, le sort de la communauté LGBTQI+ de Floride est entre les mains du gouverneur Ron DeSantis, dont le veto est plus qu'improbable puisqu'il a ferraillé comme l'un des principaux soutiens à ce projet de loi.

Les jeunes LGBTQ surexposés

Lors de la troisième lecture du texte, la sénatrice démocrate Annette Taddeo avait rappelé la dangerosité de l'adoption d'un tel texte, rappelant que "les jeunes LGBTQ ne sont pas intrinsèquement sujets au risque de suicide en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, mais sont plutôt exposés à un risque plus élevé en raison de la façon dont ils sont maltraités et stigmatisés dans la société".

Mais les opposants à cette loi, qui permettrait notamment aux parents d'élèves de poursuivre en justice les écoles réfractaires, ne comptent pas s'arrêter là. "Nous voulons montrer à notre gouvernement que cela ne va pas s'arrêter. Il y a eu des débrayages toute la semaine dernière. Cela va continuer. Si la loi passe, il y aura des manifestations partout", avait promis Will Larkins, un lycéen militant, à CNN. "Les dirigeants de la Floride ont décidé que les lois basées sur la haine et la discrimination étaient plus importantes que le fait que nos élèves se remettent de la pandémie", a réagi le ministre de l’Éducation des États-Unis, Miguel Cardona.

Quant aux élus démocrates et aux associations, le levier judiciaire apparaît désormais comme l'unique recours en cas de signature du texte par le gouverneur de Floride. "Les associations vont mettre en place des stratégies juridiques et faire des recours, c’est incontournable", analyse pour têtu· Anthony Castet, spécialiste en civilisation et droit constitutionnel des États-Unis à l'université de Tours. Et, la directrice d'Equality Florida Nadine Smith l'a promis : "nous lutterons contre cela devant les tribunaux et dans les urnes". En cas de recours devant la Cour suprême, la plus haute juridiction américaine devra statuer sur la conformité de la loi avec la Constitution américaine. En attendant, l'homophobie d'État gagne du terrain outre-Atlantique.

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Crédit photo : Equality Florida via Twitter