Pour exister en tant que femme trans en Côte d'Ivoire, Louna a dû fuir sa famille et se réfugier à Abidjan, plus grande ville du pays. Elle a fini par y trouver auprès des travailleuses du sexe une écoute et une sororité qui lui permettent simplement de vivre en attendant, comme de nombreuses personnes LGBT en Afrique de l'Ouest, de pouvoir le faire au grand jour.
Sur son téléphone, les images de violences défilent. Des photos et des vidéos qu’elle tient à conserver comme pour prouver que tout cela est bien réel. "Parfois ça me surprend moi-même que je sois encore en vie", souffle Louna. Femme trans de 41 ans originaire de Yamoussoukro, la capitale de la Côte d’Ivoire (Afrique de l'Ouest), elle s’est installée en 2022 dans un quartier populaire du nord d’Abidjan, la capitale économique du pays. "Avant, je vivais chez mon grand frère. Mais quand il a découvert que je n’étais pas un homme, il a prévenu toute la famille. Le lendemain, ils étaient tous là et m’ont accusé de vouloir les détruire et de leur faire honte."...