À la fois tendre et contemplatif, Renaissance – ou Cicada en VO – est un long-métrage sensible et sincère. L'histoire de deux hommes qui confrontent leurs traumatismes et apprennent à s'aimer.
Un film dont les défauts s'effacent face à l'authenticité. Renaissance, long-métrage signé Matthew Fifer décortique avec brio la relation naissante de deux hommes gays et les obstacles qu'il faut parfois surmonter pour atteindre une stabilité. Disponible dès maintenant sur la plateforme de streaming spécialisée QueerScreen, il réunit tous les ingrédients pour devenir au fil des années un immanquable du cinéma LGBTQI+.
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Nommé Cicada – qui signifie "cigale", un mot qui prend tout sens dans le dernier acte du film – en VO, le film braque sa caméra sur Ben, un vingtenaire qui cumule les petits jobs alimentaires dans le quartier de Brooklyn, à New York. Fraîchement séparé, il se met à enchaîner les coucheries sans lendemain avec des hommes comme des femmes. Jusqu'au jour où il rencontre par hasard Sam, un data analyst pour qui il s'éprend. Mais alors que leur relation évolue bien, leurs traumatismes respectifs vont refaire surface, menaçant alors de perturber l'intimité qu'ils tentent de construire.
Nuancé et sensible
S'il fallait comparer Renaissance à une autre œuvre marquante du cinéma gay, on penserait tout de go à Weekend, le drame intimiste d'Andrew Haigh qui avait séduit le grand public en 2011. Les deux films adoptent une approche plutôt similaire, laissant respirer leurs personnages à travers des scènes comme suspendues dans le temps où ils échangent sans se préoccuper des silences. Silences qui, dans le long-métrage de Matthew Fifer et son co-réalisateur Kieran Mulcare, ont une importance tant ils servent à appuyer le mal-être et la confusion de Sam et encore plus de Ben.
Renaissance s'empare avec simplicité et efficacité de thématiques dures – à savoir le trouble de stress post-traumatique (habituellement désigné comme PTSD) et les abus sexuels sur mineur – mais trouve aussi sa force dans sa représentation affûtée du vécu gay. Sans jamais tomber dans le jugement, le film questionne le rapport frénétique que peuvent avoir certains homosexuels avec le sexe mais il s'intéresse aussi à la difficulté d'assumer sa sexualité au sein d'une famille noire.
Si Renaissance déploie une telle justesse, c'est sans doute car Matthew Fifer – qui, en plus d'être à la réalisation, est également co-scénariste et interprète de Ben – a beaucoup puisé dans son expérience personnelle pour esquisser la trajectoire de son personnage. Une sage décision qui confère au film une dimension sincère implacable, sublimée par une photographie naturaliste qui fait mouche. C'est une évidence : Renaissance est le genre de romance gay dont on a besoin.
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Crédit photo : Optimale Distribution
