Avec déjà quatre albums au compteur, Tove Styrke peut se targuer d'être devenue une figure solide, quoique sous-estimée, dans le monde de la pop. Son nouveau disque, Hard, qui sort ce 3 juin, en est la preuve.
Lykke Li, Robyn, Zara Larsson... Pas de doute : la Suède s'est imposée comme un terreau fertile pour popstars qui font beaucoup de bien à leur genre de prédilection. Il n'empêche que Tove Styrke demeure la chanteuse la plus injustement considérée du territoire. À 29 ans, celle que beaucoup ont découverte avec son single "Borderline" en 2014 a déjà une jolie carrière à son actif. Une discographie enviable et assurément pop, qu'elle prolonge avec son quatrième album, Hard, ajouté ce vendredi 3 juin sur toutes les plateformes de streaming.
À lire aussi : Harry Styles doit-il un coming out à la communauté LGBTQI+ ?
Tove Styrke se livre
À travers ce disque tout juste paru qu'elle qualifie de "très diversifié", Tove Styrke s'investit au maximum pour nous faire danser – un pari réussi avec son hit "You You You" – mais aussi pour se livrer. Pour ce faire, la Suédoise reconnaît avoir modifié sa méthode de travail : "Je suis une vraie maniaque du contrôle, donc avec les albums précédents, je m'assurais de tout polir pour que ce soit parfait. Mais là, j'ai essayé de suivre mes premiers instincts. J'ai aussi tenté d'être plus intime dans les textes alors que je suis plutôt très protectrice de mes sentiments. C'est bien plus facile d'écrire des paroles cool avec des rimes (Rires.)"
Si elle a pu se mettre davantage à nu pour Hard, c'est bien parce que l'artiste accorde désormais une confiance quasi aveugle à ses fans. "Ils comprennent parfois mieux ma musique que moi car je suis tellement concentrée sur les petits détails alors qu'ils saisissent vite l'idée et les émotions que je veux partager", explique-t-elle, ajoutant qu'elle veille sur ses réseaux sociaux pour ne jamais perdre contact avec eux. Et ce, même s'il lui arrive de mettre quatre ans à sortir un album.
Tove Styrke a conscience qu'elle n'est sans doute pas la popstar la plus prolifique au monde, et que son public aimerait avoir plus souvent des nouvelles artistiques. Mais elle préfère rester fidèle à son fonctionnement et ne jamais se précipiter. Son côté perfectionniste, dont elle ne se détachera sans doute jamais totalement. C'est dans cet esprit aussi qu'elle a choisi de ne pas faire de featuring sur cet album : "J'ai l'impression que bon nombre de collaborations aujourd'hui se font pour le buzz. En même temps, je trouve que c'est difficile de trouver quelqu'un qui accepte de bosser avec toi et qui, en prime, colle parfaitement avec ton univers musical."
Queer et c'est tout
En revanche, elle ne serait pas contre poser sa voix sur un "hymne queer" aux côtés de Hayley Kiyoko et King Princess, deux chanteuses ouvertement LGBTQI+ qu'elle adule. "Il y a tellement d'artistes de la communauté qui ont enfin de la visibilité aujourd'hui", s'extasie la chanteuse nordique. Elle-même queer, Tove Styrke déplore les archétypes dont elle était abreuvée durant sa jeunesse : "Quand je grandissais, il y avait vraiment des catégories précises autour de la queerness. Et je n'ai jamais eu l'impression d'appartenir à l'une d'entre elles. Je me serais découverte beaucoup plus tôt s'il y avait eu une représentation beaucoup plus diversifiée."
Depuis 2020, l'artiste est en couple avec une femme – "Mes parents l'adorent, c'est leur préférée de toutes les personnes que j'ai pu leur présenter", lâche-t-elle avec un franc sourire. Pour autant, elle n'a jamais tenu à faire de coming out. "J'ai commencé à m'afficher avec une fille et plein de gens ont commencé à me demander une étiquette alors que je n'en avais juste pas, raconte-t-elle. Ça n'a pas d'importance pour moi. Je déteste avoir l'impression d'être mise dans une boîte. Je pense qu'il est crucial de laisser les gens avancer à leur rythme..."
La pop dans le sang
Il y a cependant une étiquette que Tove Styrke revendique haut et fort : celle d'artiste pop. Depuis ses débuts en 2009, après sa participation au télé-crochet Swedish Idol, elle jure fidélité à ce genre si particulier. "Le secret, c'est de faire en sorte que les mélodies restent simples, confie-t-elle. J'ai un amour pour la simplicité." Pour son nouvel album, elle effectue d'ailleurs une sorte de retour aux sources, renouant en grande partie avec les mélodies pop des années 2000.
"J'ai grandi avec Britney et Robyn dans mes oreilles donc j'ai une vraie adoration pour les sons très pop assumés, conclut la chanteuse. Une des premières artistes que j'ai découvertes par moi-même, c'était Björk. Je me rappelle avoir déniché tous ses morceaux dans le désordre sur LimeWire." Tant d'influences perceptibles sur son dernier disque, mais plus encore sur son titre "Bruises" : "Il représente tellement la musique qui m'a inspirée. C'est comme un hommage aux groupes que j'écoutais quand j'étais ado." À son retour de marquer une nouvelle génération.
À lire aussi : Lucky Love et Yassin Chekkouh en mode torrides dans le clip de "Love"
Crédit photo : Ninja Hanna