Il y a un an, Lux créait Joli Garçon, une marque artisanale de textiles érotiques inclusifs s'adaptant à toutes les morphologies et identités. Pour le Mois des Fiertés, celui qui s'est fait connaître par ses harnais fleuris lance sa première collection Pride.
Des harnais pour gode-ceinture plus résistants qu’un baudrier, d'autres décoratifs ornés de petites fleurs et des chokers assortis, agrémentés pourquoi pas d’une paire de menottes du même acabit… Vous avez peut-être déjà vu défiler sur Instagram les "textiles érotiques" Joli garçon, une marque "queer, inclusive, écolo et féministe". Son credo, qui résume la mentalité de son créateur : "Pour t’aimer, pour aimer". Ce 1er juin, Joli Garçon fêtait son premier anniversaire juste avant de sortir sa première collection Pride répondant au doux nom de "Fier·e·s". Lux propose des harnais aux couleurs des drapeaux lesbien, bi, trans, ainsi que deux types de drapeaux LGBTQI+. "Quitte à acheter un produit arc-en-ciel, autant le faire chez un·e artisan·e, plaide-t-il. Je travaille sur la question des corps minoritaires depuis plusieurs années. Le fait d’être trans et proche de la non-binarité m’apporte aussi des éclairages là-dessus."
Joli Garçon est le fruit d’un travail artisanal qui a vu le jour après que son fier papa, Lux, s'est rendu compte de la fadeur des sous-vêtements masculins vendus en boutiques. "En faisant ma transition, je me suis aperçu que les sous-vêtements pour mecs étaient vraiment chiants, s’amuse-t-il. C’est pour ça que j’ai appris la couture, je voulais me faire des sous-vêtements qui ne soient pas barbants." Exit les bleus et gris austères, bonjour les motifs floraux et chatoyants, à son image, comme en témoigne la décoration qui orne les murs de sa chambre. En parallèle, Lux a une "prise de conscience écologique très forte" et se détourne de la grande distribution, sortant de plus en plus sa machine à coudre.
Le gode-ceinture a passé haut la main le test de la table basse
À l’époque, il ne songe pas à commercialiser ses petites pépites de lingerie mais travaille à la conception d’un accessoire tout aussi utile : le fameux harnais pour gode-ceinture. Le constat est simple, dans les sexshops, le choix se limite généralement au cuir noir ou alors aux languettes aussi inconfortables que fragiles. Lux propose un autre imaginaire, loin du rouge et du noir que l'on retrouve à tort et à travers dans l'érotisme. Il a même collaboré avec Fera Daemon et leurs jouets sortis tout droit d'un univers fantasy et onirique.
"Marre des veilles sangles qui se cassent en deux utilisations, des boucles qui font mal. Les miens sont jolies mais surtout, ils tiennent !", fait-il valoir avec fierté. "Je voulais parvenir à quelque chose avec lequel tu pourrais soulever les gens sauvagement sans problème", développe-t-il, énumérant les divers tests qu’il a fait subir à ses produits pour les rendre "indestructibles". La preuve, il a même réussi à soulever sa table basse, annonce le jeune homme en pointant du bois la coquine en question qui, entre Emmaüs et ses expériences dans sa chambre, aura eu une vie mouvementée.
Devant le succès de ses premiers harnais, il étend sa production à d’autres, décoratifs comme le "good dog", ainsi qu'aux chokers et aux menottes. "Les harnais bulldog, on les voit souvent sur des mecs cis à la Pride qui ont des pectoraux incroyables assortis à un six pack bien dessiné, souligne le jeune homme. Mais tout le monde mérite de se sentir sexy. Déjà qu’en étant queer, on est minorisé, si on ajoute à ça des standards inatteignables de minceur, de blancheur, c’est juste épuisant." Sur sa page Insta, il s’attelle donc à mettre en avant une vaste représentation des corps. Il en est persuadé : "Voir quelqu’un dont le corps sort des normes, qu’on va romantiser et pourtant à qui on peut s’identifier et que l’on trouve belle, ça contribue à l’acceptation de nos propres complexes."
"Si quelqu’un ne trouve pas sa taille, je lui fais le produit sur mesure."
Au-delà de la question de la visibilité, Lux s’est donc fixé comme point d’honneur de rendre ses produits accessibles à tous les corps, toutes les morphologies. "Si quelqu’un ne trouve pas sa taille parmi celles que je propose, je lui fais le produit sur mesure et surtout sans surcoût'. Cette accessibilité, c’est quelque chose qui me tient réellement à cœur", précise-t-il, refusant que ses client·es se sentent "trop gros ou trop handis" pour ses produits.
Lux s’est également lancé dans la production de sous-vêtements en lançant sa gamme unisexe, qui correspond à toutes les morphologies et identités de genre. Ses produits vont du XS au 6XL. En parallèle, il profite de sa visibilité pour assurer un travail pédagogue par le biais de posts et de vidéos sur les corps minorisés, notamment sur la transidentité ou encore la non-binarité, "qui sont des sujets qui me touchent tout particulièrement". Un créateur à suivre, donc.
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Crédits photos : Joli Garçon
