sexoSextoy : tentacule ou corne de licorne, on a testé le dildo fantasy

Par Tessa Lanney le 07/10/2021
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Vous fournir un dildo original et fantastique provenant des abysses ou d'une forêt enchanteresse, c'est le pari que s'est lancé la nouvelle marque française Fera Daemon. TÊTU a testé pour vous ce sextoy non genré qui stimule aussi l'imagination.

Marre des sextoys qui reproduisent à la veine près l'incontournable organe masculin ? Envie d’ajouter un brin de fantaisie dans vos ébats sexuels, seul-e ou à plusieurs ? L’univers de Fera Daemon saura peut-être vous combler. Misant à fond sur l’imaginaire, cette nouvelle marque française propose des dildos originaux en forme de plante carnivore, de tentacule ou de corne de licorne. Intrigués, nous avons testé un de leurs modèles : Néa Daemellys, sorte de tentacule élancée aux belles ventouses nacrées. Et le résultat est plutôt convaincant.

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Explorer sa sexualité sans stéréotypes

Les "daemons" - c'est le nom des sextoys de la marque - sont avant tout de beaux objets faits à la main. Le mélange de silicone avec plusieurs nuances de nacres permet d’obtenir des effets de marbrure et des dégradés. L’idée, c’est de s’éloigner de "l’imaginaire qu’il y a autour des sextoys type Pigalle, un peu glauques", nous explique Romain, qui a créé la marque avec sa copine Margaux. Exit donc "les énormes phallus avec des veines" et autres inspirations premier degré : "On avait envie d’un truc plus poétique, plus original et esthétique." Le côté binaire et genré du dildo classique ennuie particulièrement le couple, qui veut "réinventer ce qui nous fait fantasmer".

Le duo a donc opté pour un design non genré qui "ne reproduit pas les stéréotypes". Première étape pour réinventer le genre en cassant les codes : se mettre dans l’ambiance et titiller l'imagination. "Je pense que l’imaginaire apporte beaucoup à la libido, même si nos fantasmes ne sont pas toujours conscients", poursuit Romain, persuadé qu’en "s’entourant de représentations différentes, en essayant d’offrir aux gens qui accompagnent nos sexualités des expériences un peu originales, c’est une bonne manière de construire ses propres représentations et donc les fantasmes qui vont avec."

Sextoy : tentacule ou corne de licorne, on a testé le dildo fantasy

Un univers fantasy riche

C’est donc avec l’esprit ouvert que l’on prend le produit en main. Mais pas facile de se défaire de ses fantasmes très terre à terre. Tout le monde n’est pas Lili, la fana de sexe alien, déguisements et autres jeux de rôles de Sex Education. Heureusement, avec la commande, on reçoit une enveloppe foisonnant d'informations sur l’univers Fera. De quoi préparer l’immersion. Car Fera, tout comme la sexualité, est une terre vaste qui ne demande qu'à être explorée. Et si l’histoire qui l’entoure n’en est encore qu’à ses prémices, elle promet d’être dense et tentaculaire. Petit conseil : se renseigner avant d'être excité-e, parce que bon, tout le monde n’a pas nécessairement envie d'allier la masturbation intellectuelle à la génitale.

Pour vous aider à vous y retrouver, Margaux, l’artiste du couple d’entrepreneurs, a mis au point une carte de Fera. Elle a également créé de multiples illustrations des différentes espèces animales et végétales peuplant cet univers. Vous y découvrirez des variétés étonnantes comme les Beïvras des glaciers de l'Yrme, les Niviés de la Forêt d'Arkhel, mais aussi les Mirolures des souterrains de Rolrak. Un monde post-apocalyptique à la biodiversité luxuriante. On se croirait dans un jeu de plateau, excitation nerd garantie.

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Bon admettons-le, jusque là, on cherche toujours le lien avec les sextoys. Cela vient avec les personnages : la Guilde des Véristes. Ce sont des chercheurs naturalistes qui prétendent répertorier dans une encyclopédie l’ensemble des espèces présentes sur le territoire. Le vivant est ainsi étudié sous différents prismes : la maison Plumepaon pour l’art, la maison Oeildragon s’occupe de l’histoire, la famille Blanchefeuille s'attèle à la biologie, l’imaginaire est la culture sont réservés à Rêveruche et enfin, c’est à l’honorable maison Daemellys que revient la lourde tâche de traiter la sexualité. Et c’est justement à cette maison que l’on doit les fameux dildos daemons. Nous y sommes.

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"L’idée, c’est de mettre le désir, la passion, la sexualité au même plan que l’histoire, les sciences… On pose la sexualité comme un élément légitime de l’identité", développe Romain. Avec Margaux, ils envisagent avant tout le sexe comme une construction culturelle à part entière. D’ailleurs, il n’est pas rare que le couple reçoive des retours provenant de "personnes qui avaient des difficultés avec la pénétration ou qui avaient vécu des expériences difficiles, traumatisantes avec la sexualité". Ou comment le passage par un univers alternatif peut permettre de se réapproprier sa sexualité.

"C'est un univers qui invite à des pratiques alternatives"

Alors certes, le côté ludique et le storytelling prégnant peuvent paraître un peu enfantins mais ils ont le mérite de stimuler différents sens et de nous faire sortir de notre zone d'habitudes. Le but n’est pas de se mettre à fantasmer sur des créatures mystiques, mais bien de nous pousser hors de nos carcans pour explorer nos propres désirs et fantasmes. "Ça invite à essayer des choses, s’amuse Romain. C’est un univers qui invite à des pratiques alternatives tout en étant adapté aux pratiques conventionnelles. C’est essentiellement psychologique".

Un dildo hyper personnalisable

Il faut bien admettre que lorsque l’on est plutôt habitué-e au classique menu porno/vibro, on peut se retrouver un peu penaud avec une tentacule mauve dans la main. Alors bon, après l'avoir examinée en long, en large et en travers, entrons dans le vif du sujet. La texture, d'abord, est très agréable au toucher. Les ventouses peuvent faire craindre un côté râpeux mais, bien que la sensation soit en effet différente, aucune douleur n’est à déplorer. Notez qu'aucun-e journaliste n’a été maltraité-e durant le test, c’est même plutôt le contraire. Essayer quelque chose de nouveau, c'est toujours un peu intrigant si bien qu'au départ, c'est la curiosité qui fait monter le désir. Finalement, on se détache assez vite du côté étrange de l'expérience pour se concentrer sur les sensations.

Enfin, ce dildo est personnalisable, ce qui permet à tout un chacun de se trouver son univers fantastique et de se prendre au jeu. Et le gros point positif avec les daemons, c’est qu’il y a une infinité de combinaisons possibles. Pour chaque modèle, il est possible de combiner jusqu’à quatre couleurs. Pour la taille, quatre formats sont proposés mais ce n'est pas tout : il est possible de choisir entre trois rigidités.

En conclusion, on relèvera qu'il faut sans doute un peu de pratique pour se fondre dans un univers si éloigné des schémas habituels. Mais on ne peut que saluer l'effort d'évasion qui nous évite pour une fois une scène de porno lesbien indé mal jouée. Et il faut bien l’avouer, quand on trouve l’objet beau, la dimension affective prend le dessus. On s'y attache, à sa tentacule verte ou à sa corne de licorne mauve !

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Crédits photos : Fera Daemon via Instagram