La plateforme de streaming LGBTQI+ a récemment ajouté Monsoon à son catalogue : un récit de vie simple et touchant sur l'envie de renouer avec ses racines, ici au Vietnam, doublé d'une jolie romance entre deux hommes.
Après avoir acquis les droits de Cicada (Renaissance en VF) au début du printemps, QueerScreen double la ration de romance gay avec Monsoon, un nouveau film fraîchement ajouté à son catalogue. Là encore, l'histoire de deux hommes qui vont se confronter à leur passé pour mieux appréhender leur idylle bourgeonnante. La différence notable est que Mousson tropicale – le titre du film en VF – nous dépayse davantage en nous emmenant au Vietnam. Et on n'est pas déçu du voyage !
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Révélé en gendre idéal dans Crazy Rich Asians en 2018, Henry Golding campe ici Kit, un homme britanno-vietnamien qui, après le décès de ses parents, décide d'aller passer quelques jours à Saigon, l'occasion pour lui de découvrir le pays que ses géniteurs ont été contraints de fuir alors qu'il était tout petit. Mais dans cette ville qui l'a pourtant vu naître, Kit peine à se sentir à l'aise. Sa rencontre avec Lewis (Parker Sawyers), un Américain qui s'est récemment implanté au Vietnam pour des raisons professionnelles, pourrait alors tout changer et lui faire voir un autre côté de son pays d'origine.
Partir loin pour se rapprocher de soi
Sorti au Royaume-Uni en 2020, Monsoon est le deuxième long-métrage de Hong Khaou, plusieurs années après Lilting. La corrélation entre les deux films est évidente tant ils s'emparent de thèmes similaires tels que le deuil, la famille ou encore le besoin ardent d'appartenance. Cela dit, le nouvel ajout de QueerScreen fait preuve d'une ambition un brin plus grande : ici, le réalisateur se permet davantage de plans en extérieur, sublimant les décors urbains de Saigon et Hanoi – les deux villes où l'action se déroule – sans jamais déroger à la simplicité qu'il maîtrise tant.
Une simplicité parfois un peu trop poussée, peut-être, la narration de Monsoon manquant parfois de dynamisme. Le film se veut très souvent contemplatif, notamment dans les scènes où Kit arpente les rues de Saigon en quête de repères. Heureusement, des dialogues francs et pertinents entre les deux protagonistes viennent compenser ces moments suspendus. L'alchimie entre Henry Golding et Parker Sawyers est suffisamment présente pour que chaque scène intime entre eux dégage de l'émotion, faisant penser au film culte Weekend.
En dépit de ses faiblesses de rythme, Monsoon se présente comme une œuvre plutôt complète à double facette. D'un côté, une romance progressive et nuancée entre deux hommes. De l'autre, un récit doux-amer sur les conséquences latentes de la guerre du Vietnam. Dans les deux cas, c'est un film qui a des choses intéressantes à dire, autant sur les relations gays que le besoin d'honorer ses racines, avec une poésie et une maturité qui font la différence.
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Crédit photo : Optimale Distribution