Passée une arrivée en grande pompe (taille 44) qui nous a mis l’eau à la bouche, et l’annonce d’une double diffusion de l’émission le samedi sur France 2 en plus de celle du jeudi sur France TV Slash, la course est bel et bien lancée avec ce deuxième épisode. Déballons, nous aussi, nos bijoux…
C’est sur une séquence émotion que s’ouvre le deuxième chapitre de la saga Drag Race version française : la tristesse au départ de La Kahena est aussi présente dans la werk room (l’atelier) que pour nous, derrière l’écran. La course est désormais lancée, et pas l’temps de niaiser : le chant du coq retentit et c’est déjà l’heure du mini challenge…
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Enfin, des rois pour nos reines !
Cocorico en effet, car ce deuxième défi marque une grande première dans toute la franchise RuPaul’s Drag Race, avec une entrée triomphante de drag kings dans la mythique pièce rose et or ! Pour accompagner les reines dans leur lipsync de rockstars en quick drag (seulement 20 minutes pour se préparer), Jésus La Vidange et son fils Juda, ainsi que Chico, prennent les instruments en main pour donner le la.
Séquence un peu frustrante, cependant, par sa rapidité. On aurait voulu voir plus, et entendre plus, nos rois pionniers… Mais les queens ont toutefois pris soin de laisser retentir toute leur joie de les voir enfin dans l’émission, et de souligner pendant leurs préparatifs l’importance de cet art. "C'est une scène tellement riche et souvent sous-représentée, sous-estimée. Souvent on dit c'est juste mettre une moustache et une chemise alors que c'est beaucoup plus que ça", explique Paloma. "C'est tellement important, les drag kings font partie de la famille drag", abonde La Big Bertha.
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Acting challenge et masterclass de drag
Après cet échauffement rythmé, La Grande Dame, rockstar parmi les rockeuses, est chargée d’attribuer les rôles pour le premier acting challenge de Drag Race France. Tandis que nos reines se préparent à jouer dans une version revisitée de l’emblématique série Dix pour cent, intitulée Queen pour cent, Nicky Doll annonce un "coup de théâtre" : l’arrivée d’une nouvelle reine, déclenchant une vague de sourcils levés dans l’assistance. Et c’est l’inénarrable Marianne James (autre personnalité que les amateurs·rices de drag du pays auraient aimé avoir en co-animatrice, avec Jean-Paul Gaultier) qui fait à présent son entrée sous un tonnerre d’applaudissements.
Très émue, notre cantatrice préférée confie qu’être là est un des plus grands moments de fierté de sa vie et raconte la manière dont elle expliquait aux journalistes, dans les grandes heures d’Ulrika Von Glott, qu’elle était "drag queen, une femme qui se transforme en femme". Et pas n’importe quelle reine, appuie à raison Paloma : "Une des premières drag queens connues en France !" La volonté, très tendre, de rendre hommage à l’histoire drag française tout en éduquant les bébés queers et les cishétéros qui regarderont l’émission, se fait, très agréablement, sentir.
Après cette séquence émotion, au charbon ! Au sein même de la werk room, le studio de tournage est installé, et c’est Marianne James qui co-dirige les 9 candidates avec Nicky : une seule prise pour Lolita Banana, quelques ajustements pour La Grande Dame, mais aussi et surtout des scènes désormais cultes que nous offrent les concurrentes.
Pédales et pétales
Après le clap de fin de Queen pour cent, place à la séance de préparation collective pour le runway final et ses traditionnelles confessions sur les parcours queers des artistes en compétition. Paloma et Lova Ladiva racontent leurs histoires de coming out, suivies par celles de La Briochée, qui, comme l’ont souligné ses sœurs, a dû en faire deux en tant que femme trans. Soa de Muse, "ni garçon, ni fille, et pas non-genré·e", se confie sur ses questionnements de genre : "Si on se cassait plus la tête avec 'être un mec c'est comme ça', 'les femmes c'est comme ça', il y aurait moins de problèmes sur cette putain de planète".
La messe étant dite, il est temps pour les reines d’éclore sur la grande scène, dans leurs plus belles tenues florales, et de recevoir leurs critiques de Nicky Doll, Kiddy Smile, Daphné Bürki et Marianne James. Une fois leur parodie de Dix pour cent visionnée (et qui n’a pas été sans rappeler, par moments, Le cœur a ses raisons), celles pour qui l’on dit oui, et celles pour qui l’on diverge, sont sélectionnées. Difficile de départager Paloma et Lolita Banana, qui toutes deux ont brillé aussi bien dans l’acting challenge que par leurs habits de lumière, mais c’est Paloma qui remporte cette manche, dans sa combinaison rouge sertie de ronces géantes, hommage à Lady Oscar.
Un lipsync – vraiment – lé-gen-daire
En bas du classement, on retrouve Soa de Muse et La Big Bertha (malgré la couronne mortuaire à son “summer body” qui n’a pas laissé la team gros·se au clavier indifférente), de qui l’on attendait plus aussi bien dans leur jeu que dans leurs tenues après le grand succès de la semaine passée, ainsi que Lova Ladiva.
Ce seront finalement Lova et Soa qui s’affronteront en duel final. Difficile de ne pas retenir un cri d’excitation aux premières notes de Toutes les femmes de ta vie, des L5… Et plus difficile encore de regarder Lova Ladiva arracher sa robe puis sa perruque, sans révéler une surprise dessous. Et à la fois, ça y est, on réalise que l’émission est bel et bien sur les rails quand on voit une de nos queens françaises tomber dans cet écueil de Drag Race, et c’est tout à fait gouleyant. Après des adieux émouvants face au miroir pour Lova, rouge à lèvres en main, une seule conclusion possible : la semaine prochaine est aimablement priée de se dépêcher !
Crédit photo : France TV Slash