La franchise iconique de RuPaul a démarré en France avec un tout premier épisode plutôt bluffant, dans la lignée de l'émission originale. Entre bonnes audiences et retours positifs, le pari Drag Race France démarre fort !
Après des mois de préparation et plusieurs semaines d'aguichage intense sur les réseaux sociaux, Drag Race France a enfin débuté. C'est le jour de la Pride de Paris, ce samedi 25 juin, que la déclinaison française de RuPaul's Drag Race a diffusé le premier épisode de sa première saison sur l'antenne de France 2 mais aussi sur la plateforme de streaming gratuite France.tv Slash (où l'on peut retrouver l'émission en replay, et où sera diffusée la suite du programme). Un chapitre inaugural que de les puristes de la franchise attendaient tout en le redoutant. Alors, les débuts de cette version bleu-blanc-rouge ont-ils été à la hauteur des attentes générées par l'émission mère ? C'est un grand oui, à (presque) tous les niveaux…
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Drag Race France, cocorico !
Dès les premières minutes de l'épisode, nous sommes en terres familières – entendez, kitchissimes. Sols fuchsia, murs criblés de paillettes et silhouette de la Tour Eiffel en guise de décor... La "werk room" – autrement dit, l'atelier où les queens en lice se préparent aux multiples épreuves du concours – n'a rien à envier à celle de Mama Ru outre-Atlantique. Comme le fait d'ailleurs remarquer la pétillante Soa de Muse, France Télévisions et Endemol ont réuni un certain budget pour l'émission, et ça se ressent d'emblée.
Puis il y a eu la présentation du casting, volontairement diversifié, avec des queens venant des quatre coins du pays, voire au-delà. En tout, dix candidates déployant chacune à leur manière une facette différente et personnelle du drag, de quoi assurer au public béotien une initiation plutôt complète. Les looks sont là, les wigs atypiques, les railleries bon enfant aussi... Mais, par-dessus tout, la bienveillance. Car si les candidates de Drag Race France n'hésitent pas à se lancer des piques bien senties lors des décrochages au confessionnal, elles font preuve d'une tendresse et d'une écoute entre elles qui est la marque des grandes queens de notre famille choisie. "Applaudissez-vous", leur enjoint d'ailleurs la maîtresse de cérémonie après avoir annoncé la couleur : "Nous allons célébrer ensemble le drag, cet art unique, festif et libérateur"…
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Si, à bien des égards, ce spin-off 100% cocorico (qu'on entend littéralement retentir dans la werk room) montre déjà de beaux arguments pour rivaliser dans l'univers RuPaul's Drag Race, ce premier épisode n'était toutefois pas exempt de quelques défauts de jeunesse. Bien que très enthousiaste et plutôt convaincante dans son rôle d'animatrice, Nicky Doll manque un peu de naturel dans ses répliques, mais la détente devrait venir avec le temps. En revanche, le mini challenge de l'épisode est paru sorti du chapeau, et assez décevant comme entrée en matière. Enfin, les invité·es – ici Jean-Paul Gaultier et Iris Mittenaere – sont trop peu mis·es en avant et semblent avoir un rôle plus oubliable que dans l'émission originale, ce qui serait tout de même dommage… Rien néanmoins qui ne puisse être gommé dans les volets suivants de la saison.
Adieux prématurés pour La Kahena
Ce premier épisode s'est terminé avec une queen éliminée : La Kahena. Âgée de 29 ans, elle doit son nom à une reine guerrière. "C'est une icône féministe absolue un peu oubliée, a expliqué la sortante ce lundi 27 juin à têtu·. C'est la première régnante des Berbères à avoir vaincu l'invasion des arabes, c'est-à-dire qu'aucun homme n'a réussi à les battre avant. Elle serait morte en Tunisie et j'ai grandi dans ce pays."
Au cours de son passage dans Drag Race France, elle aura donc fièrement valorisé ses origines berbères, mais également permis de parler de santé mentale à la télévision en évoquant sa dépression. Croisera-t-on à nouveau La Kahena à l'écran ? "Ce que vous savez pas, c'est que c'est moi qui vais débarquer pour prendre la couronne dans le dernier épisode", souffle-t-elle…
Malheureusement, jusqu'à preuve du contraire, La Kahena est bel et bien hors course. On ne découvrira donc pas les looks qu'elle nous réservait pour les prochaines épreuves, ni l'interprétation qu'elle aurait choisie pour le fameux Snatch Game – un défi où les candidates doivent parodier des personnalités publiques. Elle nous confie que son choix se serait sans doute porté sur Roselyne Bachelot ou Rachida Dati, "version saint-Tropez, pas version ministère parce que flemme".
Pour Drag Race France, l'avenir s'annonce quoi qu'il en soit radieux. Diffusé en deuxième partie de soirée samedi, le premier épisode a tout de même réuni 914.000 téléspectateurs, rapporte Le Parisien. Un lancement plus qu'honorable, d'autant plus pour un programme aussi singulier et avant-gardiste dans le paysage audiovisuel français. La suite, si France Télévisions ne se décide pas à maintenir cette case horaire, sera à découvrir sur la plateforme France.tv Slash, chaque jeudi dès 18h.
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Crédit photo : France.tv Slash
