Devenu l'un des actifs les plus populaires de l'industrie du X, Max Konnor sait comment gérer son image, son argent... et ses 25 centimètres. Pour têtu·, l'acteur new-yorkais revient sur son parcours.
Cinq ans. C'est le temps qu'il aura fallu à Max Konnor pour se faire un nom dans l'univers du porno gay. À 35 ans, cet homme au calibre qui ne pardonne pas est sur tous les fronts. Ou, plutôt, sur toutes les plateformes. Aussi bien actif – sa position sexuelle fétiche, d'ailleurs – sur les fameux sites à abonnement comme OnlyFans et Just4Fans, il a également signé un contrat d'exclusivité chez Falcon Studios, ponte de l'industrie. Sa notoriété est telle qu'il possède même un gode à l'effigie de son entrejambe. Pour autant, avant de s'illustrer comme l'un des tops les plus prisés du X, Clifford Berry – c'est son nom à l'état civil – se destinait à un autre type d'acting, plus habillé.
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Showman dès l'enfance
"J'ai toujours été très extraverti", garantit-il lorsqu'on se retrouve en tête-à-tête, par webcams interposées. Natif de l'état du Maryland bien qu'il ait grandi en Géorgie aux États-Unis, il se rappelle avoir toujours aimé faire le show, et ce dès son plus jeune âge. Une personnalité solaire qui le conduit à vouloir poursuivre des études de théâtre, chose qu'il fait en allant apprendre l'art dramatique dans une école de la Grosse Pomme. Un changement de décor qui l'amène à de nombreuses épiphanies... notamment concernant sa propre orientation sexuelle.
C'est là-bas qu'il réalise qu'être ouvertement gay est une possibilité. "Je voyais des garçons qui se faisaient des câlins et qui s'embrassaient, détaille Max Konnor. On ne voyait jamais ça en Géorgie. Tout est rigide là-bas. Et puis il y a eu ce garçon. Il était italien. Je suis tombé raide dingue de lui et c'est là que je me suis dit 'OK, peut-être que je suis bel et bien gay'." Cependant l'exploration de sa sexualité a débuté plus tôt grâce à l'ordinateur familial, par chance installé dans sa chambre de l'époque, faute de place ailleurs dans la maison. "J'ai toujours été attiré par tout ce qui était sexuel sans jamais avoir le besoin de mettre des étiquettes sur mon désir", ajoute le beau brun.
Son diplôme en poche, un Clifford vingtenaire et pimpant collectionne les opportunités, jouant dans des pièces conçues pour Broadway et d'autres plus confidentielles. En marge de sa carrière professionnelle qui décolle, un plan cul qui dérape le pousse à consommer des drogues. De la meth, plus spécifiquement. C'est le début d'une descente aux enfers qu'un tas de chemsexeurs connaissent aujourd'hui. Vers l'âge de 24 ans environ, après deux ans de consommation régulière, il décide de tout couper. Comme une prise de conscience soudaine. Radical mais efficace : il assure ne plus avoir touché à ces produits-là et ne compte clairement pas faire machine arrière.
Utiliser ses atouts
En 2017, suite à un projet de série télévisée qui n'aboutit pas, Clifford songe à se lancer dans le porno, au grand dam de ses amis qui ne comprennent pas ce choix. "J'avais besoin de plus de stabilité, explique-t-il. J'avais remarqué que les gens me mataient quand j'enlevais mon tee-shirt alors autant me faire du profit là-dessus." Il commence avec des cam-shows sous le pseudo "XLTop" – un surnom adéquat quand on voit la bête qu'il cache sous son boxer. Ensuite, l'essor d'OnlyFans le pousse à joindre la plateforme. Les vidéos s'enchaînent, les opportunités aussi.
Désormais identifié par les consommateurs de porno comme Max Konnor, il parvient à se faire une place de choix dans cette industrie, ce qui est "rare pour les hommes noirs", reconnaît-il. Une exception qui ne va pas sans un peu, voire beaucoup, de fétichisation. "Quand on parle d'un acteur blanc, on dit qu'il est beau et sexy, explique-t-il. Mais quand on parle d'un acteur noir, il est bestial et est juste considéré comme un outil sexuel." Il ne blâme pas ceux qui le renvoient à des stéréotypes liés à sa couleur de peau, mais leur demande tout de même de se remettre en question : "Ce genre de comportement, on l'apprend. Mais je pense que c'est en train d'évoluer."
Avec le temps, Max Konnor n'est pas seulement devenu l'actif TTBM que tous les gros studios s'arrachent : c'est une marque de fabrique. Un véritable business que le principal intéressé gère avec plusieurs collaborateurs ponctuels et deux employés réguliers, dont un qui se charge de dénicher ses partenaires de sexe à l'écran. "J'aime beaucoup jouer le rôle de mentor et lancer des carrières, précise-t-il lorsqu'on lui demande le type de profils qu'il privilégie. C'est utile, surtout aujourd'hui où le marché du porno est saturé. Toute personne équipée d'un appareil vidéo pense qu'elle peut devenir pornstar du jour au lendemain. Or c'est vraiment un métier à part entière."
Célibataire désabusé
À l'heure actuelle, Max Konnor est très occupé : il coordonne des tournages qui exigent souvent des déplacements jusqu'à Los Angeles, il s'occupe de ses réseaux sociaux et développe même des projets surprenants comme un reality-show intitulé X-Rated avec d'autres stars du porno gay. À côté de ça, il essaie de se dégager du temps pour soi, se définissant comme "totalement casanier". Les clubs, non merci. Il préfère vaquer à ses occupations préférées : écrire, regarder des séries (il vient de finir Stranger Things et commande chaudement P-Valley) et entretenir ses plantes, toute une jungle de verdure que l'on distingue derrière lui durant notre appel en visio.
Enfin, il précise ne pas vraiment faire de plans cul en dehors de ceux qu'il réalise dans le cadre du travail. Ni de dates. "Je n'ai pas vraiment eu de chance en amour", déplore-t-il, évoquant une longue relation arrêtée en 2020. A contrario de son postérieur qui est chasse gardée, son cœur est à prendre. "Je n'ai pas eu rendez-vous amoureux depuis plus d'un an, laisse-t-il entendre. Je n'ai pas trop d'espoir sur ce plan-là de ma vie car tout le monde cherche toujours mieux. Et je ne préfère pas être un bouche-trou pour qui que ce soit." Sans mauvais jeu de mots, bien sûr.
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Crédit photo : Max Konnor
