musiqueMylène Farmer revient en guerrière goth dans son nouveau titre, "À tout jamais"

Par Tessa Lanney le 26/08/2022
Mylène Farmer sort un nouveau single, "À tout jamais"

L'icône queer met fin à nos tourments en sortant "À tout jamais", son nouveau single tant attendu. Un son qui mêle l'intime et le politique tout en renouant avec le style gothique qui a maintes fois séduit les fans de Mylène Farmer.

Mylène Farmer de retour avec une chanson de rupture ? Oui et non. "À tout jamais" est sorti à minuit ce vendredi 26 août, de quoi ajouter à l'atmosphère solennelle qui entoure chaque nouveau projet de la chanteuse. Car oui, quand Mylène s'apprête à dévoiler une nouvelle chanson, il s'agit d'un événement, d'autant plus quand celle-ci est l'amuse-bouche d'un album – prévu d'ici à la fin de l'année 2022.

À lire aussi : "À tout jamais" : la nouvelle chanson de Mylène Farmer, hymne contre l’addiction ?

Se pose alors la question du ton donné à cette nouvelle carte. Au menu, pas de rupture musicale mais la chanteuse embrasse ses premières amours gothiques, pour notre plus grande délectation. Un son qui ravira ses fans de la première heure tout en insufflant la fraîcheur nécessaire pour convaincre un public au sang neuf qui a soif de justice. Des paroles transcendantes, de la main de la chanteuse sur une musique de Woodkid qui a su lui donner ce côté innovant que l'on attendait.

"Fuck you too"

Si la chanteuse ne renonce pas à une fragilité assumée qui participe à la poésie de sa plume, elle s'impose avec une puissance souveraine, sans compromis. Mylène guerrière pourrait nous faire penser à une réminiscence de Buffy contre les vampires, renvoyant en enfer les démons qui rongent notre société, portant un masque pour se cacher parmi les êtres humains. Une imagerie des faux semblants, de l'hypocrisie, du double jeu face à laquelle l'artiste se dresse. Trahison personnelle ou position contre un système plus grand ? Malgré la dimension personnelle qui transparaît, la chanson est empreinte d'une expérience collective. Il s'agit de "nos blessures", de "nos vies". Si elle fait part de son "sentiment d'être seule au monde", Mylène s'ouvre à l'autre : "Qui d'autre que moi le voit ?".

La rupture est indéniable, elle la revendique à coups de "fuck you too" dont l'apparition soudaine, en anglais, ne sont pas sans nous évoquer dans leur sonorité le mouvement MeToo. Face à cette violence, qui la touche dans sa "chair", des réponses encore parfois trop légères, des sentences à deux poids deux mesures qui ne font que "souffler le chaud et le froid"… Mylène dénonce-t-elle la façon dont nous pardonnons trop vite à l'être aimé ? L'impunité dont bénéficient certains personnages ? La question se pose, l'"emprise" dénoncée n'est pas explicitée. L'indignation face à l'injustice laisse place à la prise de pouvoir. Jouissif.

À lire aussi : Yungblud : "On devrait tous être plus libres concernant notre genre"

Crédit photo : Amazon Prime Video