Ce mercredi 9 novembre sort en salles Trois nuits par semaine, réalisé par Florent Gouëlou, film atypique et réjouissant, première comédie romantique française sur l'univers des drag queens.
Après l’adaptation tant attendue de RuPaul’s Drag Race, voici le premier film français – et une comédie romantique qui plus est – sur l’univers des drag queens, Trois nuits par semaine, de Florent Gouëlou. Le réalisateur, qui a eu l’honneur de voir son premier long-métrage ouvrir la Semaine de la critique du festival de Venise, prête d’ailleurs ses traits à Javel Habibi depuis quatre ans. “Javel est un personnage de femme arabo-andalouse – pour embrasser mes origines algériennes – inspiré de ma mère et des grandes actrices comme Fanny Ardant ou Catherine Deneuve”, détaille-t-il.
Dans Trois nuits par semaine, Baptiste, hétéro, découvre les drag queens et tombe amoureux de l’une d’entre elles, Cookie Kunty. “Je voulais que mon film soit une invitation à s’immerger dans ce milieu. J’ai donc choisi un personnage qui ne connaît rien à ce monde, pour repartir à zéro, explique Florent Gouëlou. C’est un film sur les premières fois, et c’est aussi un engagement personnel. Mon drag est beaucoup dans le collectif, le partage, et je suis très sensible à la question de l’hospitalité envers le public. Même si Trois nuits par semaine ne manifeste pas son engagement politique, ne le nomme pas, il est pourtant central.”
L’intimité d’une drag
Le réalisateur a souhaité que le sujet principal de son film soit une histoire d’amour, en prenant soin d’éviter l’exotisation. “Le plus grand obstacle ne devait pas être le fait qu’un hétéro tombe amoureux d’une queen, mais qu’elle ne soit pas disponible parce que son art prend trop de place dans sa vie, pointe-t-il. Je voulais raconter l’intimité d’une drag qui doit vivre avec son personnage, cohabiter avec son alter ego. Une vraie histoire d’amour à trois !” L’autre priorité de Florent Gouëlou était d’éviter la sexualisation des personnages drag : “Le drag n’est pas une pratique sexuelle ou un kink, même si l’on joue avec les codes de la séduction. Bien sûr, Baptiste tombe amoureux d’une image, mais il fallait être clair. Je ne voulais pas filmer le drag comme quelque chose de sordide ou de sinistre, mais montrer des gens passionnés par leur art, capables de grands sacrifices.”
Quant au choix de l’héroïne, il ne fut pas compliqué, puisque Cookie Kunty – Romain Eck à la ville – connaît bien le réalisateur. “Dans Beauty Boys, mon cinquième court-métrage, je l’ai mise en scène comme une créature fantastique, détaille ce dernier. Je voulais montrer la créature magique, la princesse de conte de fées, mais aussi Cendrillon après minuit. Romain a mis son personnage à la disposition du film et a accepté de montrer le « off » de Cookie, mais aussi des états émotionnels qu’une drag ne montre pas.” Si Trois nuits par semaine fait découvrir le milieu drag avec générosité, c’est aussi pour permettre à chacun·e de s’y projeter : “C’est un film sur le vivre-ensemble et la bienveillance, conclut Florent Gouëlou. Il est fait pour que le public prenne du plaisir et passe un bon moment. C’est une comédie romantique avec un ancrage social.” Shantay, you stay !
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> La bande-annonce de Trois nuits par semaine :
Crédit photo : Trois nuits par semaine de Florent Gouëlou