Après Don't Worry Darling, le chanteur (devenu acteur) Harry Styles incarne un policier gay dans ce drame d'époque sur l'amour interdit et la répression de l'homosexualité.
2022 aura été l'année de Harry Styles. Après avoir affolé les top albums du monde entier avec "Harry's House", son troisième album solo, l'interprète de "As It Was" a également été présent au cinéma, devant la caméra d'Olivia Wilde dans Don't Worry Darling. Face à une Florence Pugh en grande forme, difficile pour Styles de tirer son épingle du jeu. L'erreur est réparée avec My Policeman, dans lequel l'ex-leader des One Direction se révèle à la hauteur de ce drame émouvant, disponible à parti de ce vendredi 4 novembre en streaming sur Amazon Prime Video.
À lire aussi : Harry Styles doit-il un coming out à la communauté LGBTQI+ ?
Adaptatation du best-seller du même nom écrit par Bethan Roberts, My Policeman s'intéresse dans un premier temps à Tom, un flic, et Marion, une institutrice, qui tombent amoureux dans le Royaume-Uni des années 50. Leur idylle est perturbée par l'irruption de Patrick, un conservateur de musée secrètement gay, qui se rapproche de Tom. La narration alterne alors avec une seconde temporalité alors que les trois personnages se réunissent, près de quarante ans plus tard, les poussant à se confronter aux erreurs du passé pour mieux comprendre le présent... et avancer.
Passé compliqué
Pendant presque deux heures, le film enchaîne donc les allers-retours, prenant tout de même soin de davantage se focaliser sur la première temporalité. Le trio formé par Harry Styles, Emma Corrin et David Dawson – qui incarnent respectivement Tom, Marion et Patrick dans leur vingtaine – fonctionne. Mais en dépit de son titre, My Policeman fait surtout la part belle aux deux amant·es de son personnage central. Et c'est tant mieux ! En explorant à la fois la rancœur de l'une et le désespoir de l'autre, le récit montre les multiples dimensions de ce triangle amoureux corrosif, mais aussi périlleux, où tout le monde semble malheureusement être perdant.
En s'attardant notamment sur Patrick, qui accepte son homosexualité tout en choisissant de la garder secrète pour se préserver, My Policeman dépeint un pan de l'histoire gay – en Grande-Bretagne comme ailleurs – où être gay était pénalisé. Un sentiment de danger plane en permanence lors des scènes intimes qu'il partage avec Tom.
Emma Corrin, fascinante
La seule chose qui fait réellement défaut à My Policeman, c'est sa réalisation, trop prévisible et sans saveur particulière, donnant parfois à l'œuvre des faux airs de téléfilm – une impression renforcée par une photographie qui aurait mérité davantage de singularité. En vérité, le film de Michael Grandage tient surtout la route grâce à son propos sur l'homosexualité à une époque compliquée et, de toute évidence, à l'interprétation d'Emma Corrin, dont le personnage de femme trompée et tourmentée fascine de bout en bout.
Malgré ses failles formelles, My Policeman se rattrape avec le fond et s'avère un joli long-métrage débordant d'émotion. Il offre une réflexion touchante sur le temps, sur les regrets et sur ce qu'on décide de faire de ces regrets. Un drame gay dont on se rappellera.
À lire aussi : "À couteaux tirés" 2 : Daniel Craig incarne un personnage gay
Crédit photo : Amazon Studios