Le tribunal correctionnel a condamné Jean-Christophe Gruau à six mois de prison avec sursis pour avoir injurié sur les réseaux sociaux Bruno Bertier, premier adjoint de Laval.
"Justice a été rendue. L'homophobie n'est pas une opinion, c'est un délit et la justice l'a confirmé à nouveau à travers ce délibéré". Ce jeudi 5 janvier, Bruno Bertier, premier adjoint de Laval, est satisfait du verdict du tribunal correctionnel de Mayenne, qui a condamné Jean-Christophe Gruau, ancien élu municipal Front national, pour les multiples injures homophobes qu'il profère à son encontre depuis deux ans.
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La justice a suivi les réquisitions du parquet et a condamné l'ancien élu d'extrême droite à six mois de prison avec sursis. Il devra également verser un euro symbolique à deux associations LGBT+ qui se sont portées partie civile. L'avocat de Jean-Christophe Gruau a indiqué à France Bleu son intention de faire appel de la condamnation "au nom de la liberté d'expression".
Homophobie décomplexée
"Tata Bertier", "Laval le fion", "Ta gueule Bertier, on en peu plus de tes histoires de tdc [trou du cul]...", écrivait sur Twitter l'ancien conseiller municipal lors de la campagne municipale de 2020 au cours de laquelle il n'a pas été réélu. À l'audience, le prévenu, absent, a laissé la parole à son frère et avocat, un des conseils de La Manif pour tous. Ce dernier a ainsi pu déplorer une "société aux mains de la cause LGBT, qui mettrait à bas la liberté d’un pays où la censure s’infiltre jusque dans les moindres recoins".
Ce jeudi, Bruno Bertier a quant à lui dénoncé la tolérance vis-à-vis des discours homophobes alimentés par la Manif pour tous. "Il y a dix ans, à travers la Manif pour tous, il y avait des hommes et des femmes politiques en tête de ces cortèges qui ont nourri une haine féroce contre les homosexuels. Aujourd'hui, des gens comme Jean-Christophe Gruau se permettent de dire ou d'écrire de telle choses et il faut le combattre", a-t-il dénoncé lors d'une conférence de presse.
Lundi, un autre élu, le radical David Valence, a lui aussi dénoncé des propos homophobes tenus de manière anonyme. "Pour un inverti comme toi, défendre la vie, toi qui la détruit (sic), c'est une impossibilité morale, tu as pour mission de répandre tes mœurs putrides et mortifères pour détruire la France, on le sait", a-t-il reçu après avoir pointé les propos d'un prêtre. "Les réacs ne sont jamais décevants", regrette le député des Vosges.
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