Emmanuel Macron a annoncé une campagne annuelle de vaccination contre le papillomavirus au collège, auprès des élèves de 5e. À partir de septembre 2023, les pharmaciens, sage-femmes et infirmiers pourront par ailleurs prescrire le vaccin contre le HPV.
Emmanuel Macron a fait l'annonce lui-même lors d'un déplacement dans un collège à Jarnac (Charente), ce mardi 28 février. À partir de la rentrée 2023, une campagne de vaccination annuelle sera lancée dans les collèges contre le papillomavirus humain (ou HPV), à destination de tous les élèves de 5e. De plus, toujours à compter de septembre prochain, les pharmaciens, les sages-femmes et les infirmiers pourront prescrire le vaccin, qui compte deux doses, prises en charge par la Sécurité sociale.
Chaque année, le papillomavirus provoque environ 6.000 cancers, dont 1.500 de l'anus et une centaine du pénis. Le plus souvent, les infections au HPV sont éliminées par l'organisme de lui-même, mais elles peuvent devenir chroniques et c'est alors que des cellules cancéreuses peuvent apparaître. C'est pourquoi la vaccination est recommandée avant le commencement de la vie sexuelle, c'est-à-dire pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans et jusqu'à l'âge de 19 ans. Chez les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes (HSH), cette recommandation est poussée jusqu'à 26 ans. Actuellement, le taux de vaccination est faible, de 37% chez les filles et 9% chez les garçons. L'objectif est de vacciner 80% de la population concernée.
800.000 élèves protégés du papillomavirus par an
Le vaccin est un levier important pour prévenir les cancers favorisés par le HPV. L'Élysée s'appuie sur une expérimentation, menée dans la région Grand-Est, où la démarche dite "d'aller vers", c'est-à-dire une campagne vaccinale proactive, a permis de faire passer la couverture vaccinale des adolescents de 9% à 31% en deux ans. La présidence estime qu'avec les nouvelles mesures de prévention, 800.000 élèves seront protégés chaque année contre les cancers liés au HPV.
"La France compte parmi les couvertures vaccinales les plus faibles d'Europe, notamment dans les populations les moins favorisées économiquement, nous invitant à repenser la politique de vaccination contre le HPV, en proposant par exemple d'organiser cette vaccination par la médecine scolaire, en l'accompagnant d'action d'éducation à la santé et à la sexualité", remarquait en novembre dernier le Bulletin épidémiologique de Santé publique France concernant le VIH et les infections sexuellement transmissibles. Un message entendu par le président de la République.
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