Refus de soin, maltraitance, stigmatisation… Par manque de formation des gynécologues, l’accompagnement des personnes trans dépend encore trop souvent de la bonne volonté du corps médical. Un défi majeur en termes de santé sexuelle et d’accès à la contraception.
Fabienne n’imaginait pas que son choix de gynécologue ferait l’objet d’une telle médiatisation. Quand elle souffre de douleurs à la poitrine au début du mois de septembre, elle prend rendez-vous à Pau, près de chez elle. Pour se rendre chez un médecin recensé comme "transfriendly", c’était "trois heures de route, et les listes ne sont pas toujours à jour", raconte la jeune femme de 26 ans, qui s’est vite résignée.
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Au cabinet, Fabienne précise à la secrétaire être une femme trans. Si elle a entamé sa transition hormonale il y a trois ans, elle n'a pas encore terminé les démarches pour changer d'état civil et sa carte vitale affiche encore le sexe qui lui a été assigné à la naissance. De l’autre côté du guichet, un froid s'installe. Le médecin ne la recevra pas, et la jeune femme rentre chez elle en pleurs. Sur Google, la réponse du praticien, qui dit ne s’occuper que des "vraies femmes", ravive son indignation et suscite d'ailleurs une vive polémique sur les réseaux sociaux. "On n’est pas trois Pokémons dans la nature. On devrait pouvoir aller voir un·e gynécologue sans que ce soit un combat à chaque fois", déplore Fabienne, "traumatisée" à l’idée de reprendre un rendez-vous....