La nouvelle série signée France.tv Slash Déter relate avec humour le quotidien d'ados, dont une étudiante trans, dans un lycée agricole.
Adieu béton, métro, pollution ; bonjour veaux, vaches et air de la campagne. Avec Déter, France.tv Slash transpose à la campagne l'humour qui avait fait le succès de la série Skam France en nous faisant suivre le quotidien d'un lycée agricole. Si l'arrivée d'un nouvel élève, Sohan, un cliché de Parisien insupportable, permet de démonter les préjugés sur le monde rural, ce n'est pas le sujet principal de la série : Sohan n'est pas là par hasard, il veut savoir ce qu'il est advenu de son meilleur ami, un élève du lycée qui a disparu. Une bande d'ados se joint à lui pour résoudre le mystère ; ça rappelle Le Club des cinq, sauf qu'ils sont quatre et que leurs aventures sont bien plus modernes et bien moins niaises.
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Et comme à son habitude, France.tv Slash en profite pour aborder avec subtilité les problématiques queers avec un angle novateur. Skam France, la première série de la plateforme 100 % numérique du groupe France Télévisions, sorti en 2018, ne s'est jamais contenté de cocher les cases de l'inclusivité et de créer des couples gays pour faire bonne figure. Elle apportait au contraire une réflexion sur la santé mentale, la bipolarité, l'addiction, la dépendance affective… et ne limitait pas son personnage trans à sa transition. Sorti en 2022, Chair tendre, traite à la fois d'intersexuation et de transidentité, tout en explorant des thématiques propres à l'adolescence, à la découverte de soi. Déter ne déroge pas à la règle : parmi les protagonistes, Lia, une adolescente qui a entamé sa transition depuis peu dans ce lycée qui l'a toujours connue sous une autre identité.
Un milieu jeune et rural
Mais Lia n'est pas la lycéenne trans de service. D'ailleurs sa transition n'est un sujet qu'en raison de son coming out récent. Ce qui est nouveau ici, c'est le regard porté par un milieu jeune et rural sur l'adolescente. Si certains élèves ne se privent pas de lâcher quelques propos transphobes, sur fond d'entre-soi masculin et d'ambiance de vestiaires, la série se refuse à dépeindre le monde agricole et rural comme fermé d'esprit et bloqué dans un autre temps.
La jeune femme n'est ni mégenrée ni mise à l'écart, mais au contraire soutenue par le corps enseignant. De gros manques sont toutefois pointés dans l'accompagnement et la prise en charge : Lia est ainsi contrainte de partager sa chambre à l'internat avec des garçons et a préféré arrêter le sport plutôt que de subir les hésitations de l'administration sur le choix de son vestiaire.
Loin du harcèlement qu'endurent nombre de jeunes LGBTQI+ en milieu scolaire et étudiant, Lia est au contraire particulièrement bien entourée et se constitue un groupe de potes soudé. Elle est notamment proche de ses compagnons de chambre, et même de son ex-copine avec qui elle sortait avant sa transition. Son nouveau crush se montre lui aussi bienveillant et pas maladroit pour un sou ; il ne pose aucune question gênante ou déplacée, il est attentif, à l'écoute : ce n'est pas la transphobie qui fera capoter leur histoire…
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Crédit photo : France.tv Slash
