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sexoFétichisme : "Pour moi, l'uro, c'est avant tout du partage"

Par Morgan Crochet le 07/06/2024
Une golden shower dans la série "You"

[Article à retrouver dans le magazine têtu· du printemps] Rien de tel qu'une bonne douche chaude pour se détendre en rentrant chez soi et de sentir son jet chaud dévaler nos cuisses jusqu'au siphon. Alors nous avons rencontré un gentil garçon avec qui faire des plans sur les toilettes.

  • L’uro, ça t’est venu comme ça, un matin, comme une envie de pisser ?

La première fois qu’un mec a commencé à uriner dans ma bouche, j’ai tout avalé sans me poser de questions. Je me suis découvert cette capacité à le faire, alors que ce n’était pas quelque chose qui m’excitait à la base. Aujourd’hui, quand on me le demande, je dis oui. Je sais que j’en suis capable.

  • Qu’est-ce que tu aimes là-dedans, la soumission ?

Absolument pas ! Et justement, j’ai très souvent ce problème, notamment parce que je suis passif : les mecs pensent que je veux être dominé alors que c’est quelque chose que je tolère mal. Pour moi, l’uro, c’est avant tout du partage. Après, je me pose parfois la question : “Est-ce que je ne suis pas en train de me soumettre ?” En tout cas, ce n’est pas ce qui m’excite.

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  • Donc ton truc ce serait plutôt l’odeur, le goût ?

Je préfère que ce soit très clair, limite proche de l’eau. Je sais que certains sont très excités par l’odeur, mais pas moi. Je ne suis pas hermétique, mais je ne suis pas un kiffeur. Ce n’est pas du tout ce que je réclame. Je préfère la quantité. (Rires.)

  • Ta pratique consiste uniquement à se pisser dessus ?

Justement, j’adore aussi qu’on me pisse dans le cul. Donc ça implique pour l’autre d’être assez en érection pour entrer en moi, puis de débander assez pour pouvoir déverser le contenu de sa vessie. Certains mecs n’y arrivent pas…

  • En termes de sensation, ça te procure quoi ?

Je sens progressivement mon corps habité par quelque chose de chaud. Tu vois, certains kiffent le sperme, moi je m’en fous totalement, à la limite je n’aime pas ça, en tout cas je ne le réclame pas du tout. Je préfère l’uro.

  • C’est quoi, le plus de l’urine comparé au sperme ?

C’est quelque chose qui dure plus longtemps, et qu’on ressent davantage dans son corps. Parce que le sperme, en termes de remplissage, ça ne va pas bien loin ! Dans ma pratique, la notion de quantité est très importante.

  • Concrètement, ce n’est pas compliqué d’enchaîner orgasme et uro ?

Il y a des mecs qui vont me pénétrer, jouir et pisser juste après, parce qu’ils trouvent ça excitant. Mais je pense que c’est moins agréable que de dissocier les deux, en tout cas pour eux. Parce que baiser quelqu’un avec la vessie pleine, perso, je trouve ça compliqué. J’ai tendance à séparer les deux, pour des raisons de confort.

  • Tu fais ça sous la douche ?

Je suis maintenant assez expérimenté pour le faire n’importe où. Le plus souvent, dans mon lit. Je maîtrise très bien ce qui passe, et notamment mes sphincters. Après tu sais, ce n’est pas indispensable non plus, et j’ai aussi des rapports beaucoup plus classiques.

  • Comment trouves-tu tes partenaires de jeu, sur internet ?

Sur les applis je ne marque rien du tout, parce que j’aime pas m’enfermer dans telle ou telle case. C’est vrai que j’aime l’uro, mais je peux faire plein d’autres choses. Je laisse la connexion avec l’autre établir ce qui doit se passer. Après, quand on me demande ce que j’aime, je réponds cash.

  • Tu trouves ça facile d’en parler ? J’ai l’impression que même le fist est moins tabou aujourd’hui…

Je pense que les personnes qui vont aimer une pratique extrême comme le fist vont être plus perméables à l’uro, et inversement. Après, sans vouloir donner une réponse de Normand, ça dépend ! Moi, je parle facilement des choses, et dès que je rencontre quelqu’un je montre que je suis sans filtre et sans jugement. En général, je demande simplement s’il l’a déjà fait, et si la réponse est non je lui propose d’essayer, sans pression.

  • Il faut tout de même se sentir particulièrement à l’aise avec son partenaire, non ?

Disons que l’uro est un palier de connivence supplémentaire, puisqu’il faut se mettre d’accord sur le fait qu’on va faire ensemble quelque chose de pas totalement habituel. Évidemment, ce côté transgressif me plaît beaucoup.

  • Tu préfères les expérimentés ou les novices ?

Ça n’a pas d’importance. Ce que j’aime, c’est voir quelqu’un faire un effort pour moi, faire preuve de motivation pour me faire plaisir. Il y a aussi une grande part psychologique. Je ne cherche pas particulièrement à initier mes partenaires. Après, quand un mec se sent suffisamment en confiance avec moi pour essayer, explorer ce qui peut devenir un de ses kifs aussi, ça me fait plaisir. En revanche, je n’insiste pas si je sens une résistance.

  • La notion de partage semble super importante…

Même si j’adore le côté transgressif, je privilégie la connexion à l’autre. Selon le partenaire, je ne vais pas du tout avoir envie de ça, puisqu’il y a des personnes avec qui on sent qu’on n’en est pas là. Mon amant actuel n’aime pas ça. C’est le mec le plus vanille qui existe : il ne fume pas, ne boit pas, ne se drogue pas, etc.

  • Et ça t’arrive d’être donneur ?

Oui, bien sûr ! Le paradoxe, c’est que je ne vais jamais dans les pissotières, parce que je n’arrive pas à uriner devant les autres en dehors d’un contexte sexuel.

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Crédit photo : Netflix

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