Le dernier bulletin de Santé publique France concernant l'épidémie de variole du singe (ou monkeypox) fait état d'une baisse continue du nombre de contaminations. La campagne de vaccination serait déjà efficace.
"L'ensemble des indicateurs sont en diminution concernant la variole du singe", s'est félicité le ministre de la Santé, François Braun, invité sur France inter ce 19 septembre. Depuis plusieurs semaines, les chiffres de Santé publique France (SPF) sont en effet encourageants et témoignent d'une baisse constante des nouveaux cas de monkeypox (variole du singe). "Ces données actualisées suggèrent que le pic de contaminations a eu lieu fin juin/début juillet, et que le nombre de cas confirmés a tendance à diminuer depuis", précise Santé publique France dans son dernier bulletin en date du 20 septembre.
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Ce bulletin fait état de 3.942 cas confirmés d'infection – c'est-à-dire au diagnostique validé par un test PCR. Par rapport à la semaine précédente, cela ne représente que 110 cas supplémentaires, contre 350 par semaine durant le pic de contaminations. Quant au tableau de la propagation épidémique, il ne change pas beaucoup : avec 61% des cas recensés, l'Île-de-France reste plus touchée que les autres régions, suivie de l'Occitanie, de la PACA et de l'Auvergne-Rhône-Alpes. Les hommes représentent toujours l'écrasante majorité des cas, 2,3% des personnes contaminés étant des femmes. Enfin, seuls 2,1% des cas ont dû avoir recours à une hospitalisation, un taux qui est resté relativement stable, et l'épidémie n'a conduit à aucun décès en France.
100.000 doses de vaccin administrées
"À Bichat, nous n'avons plus de cas hospitalisés, et les patients qui se présentent sont beaucoup moins nombreux qu'il y a quelques semaines", explique à têtu· Nathan Peiffer-Smadja, chef de clinique du service d'infectiologie de cet hôpital du nord de Paris. Selon lui, l'épidémie est restée circonscrite aux populations à risques, à savoir les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) multipartenaires. "De cette manière, la population à couvrir par la vaccination a pu être mobilisée", se félicite-t-il.
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Au 19 septembre, 99.527 doses ont été administrées, pour une population cible évaluée à 250.000 personnes. Alors qu'il était difficile de trouver un créneau de vaccination au début de l'été, il en existe désormais de nombreux disponibles. D'ailleurs, pour faciliter la vaccination, le ministre de la Santé a donné l'autorisation, ce jeudi 22 septembre, à certaines pharmacies d'administrer elles-mêmes le vaccin, après une première expérimentation du dispositif mi-août. Mais attention, toutes ne sont pas concernées : pour être éligibles, elles doivent justifier de leur complémentarité avec les centres de vaccination ouverts sur tout le territoire.
L'efficacité de la vaccination en cours d'évaluation
Restent deux interrogations : si le vaccin est efficace, à quel point l'est-il ? Et si la première dose l'est également, la seconde est-elle nécessaire ? Une étude doit être rendue publique dans les semaines à venir pour préciser l'efficacité de la vaccination. Actuellement, les données dont on dispose sont issues d'études produites dans les années 1960 sur des animaux, et font état d'une efficacité autour de 85% de protection. Le vaccin est également particulièrement utile en post-exposition, ce qui concerne les cas contacts. Quant aux personnes vaccinées dans leur jeunesse, elles sont en partie protégées, mais une dose de rappel leur est néanmoins nécessaire. Bavarian Nordic, le laboratoire qui produit le vaccin, a assuré que la seconde dose pouvait être administrée jusqu'à deux ans après la première, mais conseille de respecter un délai de 28 jours entre deux doses.
Dans le monde, 62.532 cas ont été recensés et 23 personnes sont décédées (dont trois en Europe). Les États-Unis sont particulièrement touchés avec plus de 23.000 cas depuis début mai. Le Brésil est le deuxième pays le plus touché (6.800 cas), suivi par le Pérou (2.091 cas).
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