[Portrait à retrouver dans le magazine têtu· de l'été, ou sur abonnement] De ses années boys band au carton de Young Royals sur Netflix, le jeune chanteur suédois Omar Rudberg est une star depuis son adolescence. Il est aujourd'hui adulte, et le prouve avec sa pop chaude et pas sage.
Les filles (hétéros), ne laissez pas vos mecs traîner avec Omar Rudberg. "Tu as une copine, elle ne fait pas ça bien, avertit le chanteur vénézuélo-suédois dans son tube «Girlfriend», extrait de l'EP Every Night Fantasy, sorti en octobre 2024. Je serai ta copine, je serai tout ce que tu veux, personne n'a à savoir que c'est moi ta meuf." Le sage élève boursier de la série suédoise Young Royals (Netflix) s'est bien dévergondé ! Fini les romances fleur bleue, il déploie une sensualité assumée et surfe sur la vague de la gay pop portée par Troye Sivan et consorts : des beats et de la débauche, ça bouge et ça transpire.
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L'artiste de 26 ans prétend pourtant haut et fort ne pas être gay, ni bi, ni pan : "Je n'ai pas d'étiquette. Parfois je sors avec des mecs, parfois avec des meufs", affirmait-il en 2019 au magazine queer suédois QX (qui fête, comme têtu·, ses 30 ans cette année !). Dans Young Royals, son personnage intégrait un pensionnat huppé et tombait amoureux du prince de Suède. "Il me ressemble beaucoup, tant au niveau des expériences que de son milieu social, note l'acteur/musicien. Je me suis beaucoup appuyé sur mes propres émotions pour l'incarner et je pense que ça m'a beaucoup aidé." Ce récit d'initiation – cousu de fil blanc, avouons-le – sur les premiers émois et la découverte de soi a trouvé de l'écho chez son jeune interprète : "J'ai l'impression d'avoir toujours su qui j'étais et ce que je voulais dans ma vie, explique avec nonchalance Omar Rudberg. J'ai grandi dans un environnement où j'ai toujours pu être qui j'avais envie. Mais malgré tout j'étais terrifié à l'idée d'être jugé, que ce soit par ma famille ou à l'école."
La scène semble l'avoir bien aidé à dépasser cette peur : en 2013, alors qu'il n'a que 14 ans, il assure avec son groupe, The Fooo, la première partie de Justin Bieber lors de son passage à Stockholm pour sa tournée Believe. Ce boys band scandinave à la One Direction, monté avec ses amis Felix, Olly et Oscar, cartonne dans les charts suédois jusqu'à sa mise en pause en 2017. "On s'est beaucoup donné, surtout pour des jeunes de cet âge, se souvient Omar Rudberg. J'ai dû vite apprendre les choses, notamment la danse. On passait des heures et des heures au studio. Ça m'a donné une vraie éthique de travail."
Un showman
Et la période a été formatrice : en solo, il mise tout sur le show, que ce soit en danse, en stylisme ou en maquillage… "Je suis content d'avoir enfin pu faire une tournée, car c'est clairement là que réside ma force, explique-t-il. Mes modèles sont toujours des performeurs hors pair : Lady Gaga, Beyoncé, Madonna, Britney… Chez les mecs, il y en a encore quelques-uns qui se donnent vraiment, comme Usher ou Justin Timberlake. Mais dans ma génération, je n'ai pas l'impression qu'on soit nombreux à avoir repris le flambeau."
Le jeune Suédois idolâtre aussi Rihanna, dont il s'inspire pour se diversifier dans les cosmétiques. "En revanche, je n'ai pas l'intention de faire comme elle et de mettre en pause ma carrière musicale pendant neuf ans", blague-t-il. D'ailleurs, il est en ce moment à Los Angeles pour plancher sur son prochain album : "Ce sera la meilleure chose que j'ai pu proposer jusqu'ici", jure-t-il. Sous nos latitudes, la mode des boys bands est aujourd'hui bien loin. Mais la gay pop la remplace avantageusement, et pas uniquement niveau beaux gosses.
Every Night Fantasy, d'Omar Rudberg. Déjà disponible en streaming.
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Crédit photo : Adam Falk