mariageCuba : vers une légalisation du mariage pour tous ?

Par Marion Chatelin le 23/07/2018
Gay Pride historique Cuba Mariela Castro

À Cuba, l'Assemblée nationale a adopté, dimanche 22 juillet 2018, le projet d'une nouvelle constitution ouvrant notamment la voie à une légalisation du mariage entre personnes de même sexe. Une des principales revendications de la communauté LGBT cubaine, longtemps discriminée sur l'île.

Historique. Le parlement cubain a adopté, dimanche 22 juillet 2018, le projet d'une nouvelle constitution qui viendra remplacer celle adoptée en 1976. Dans son article 68, le nouveau projet de loi, qui compte 244 articles, définit le mariage comme « l'union consentie volontairement entre deux personnes, sans préciser le sexe », a indiqué le quotidien officiel Granma, faisant le point sur les débats qui ont précédé cette session de l'Assemblée nationale.

« Premier pas »

Lors des travaux sur cette nouvelle constitution, l'objectif affiché par l'Assemblée nationale cubaine était d'adapter le pays à la nouvelle époque économique et sociale, tout en maintenant son caractère socialiste. Alors que la constitution actuelle limite le mariage à « l'union volontaire entre un homme et une femme », ce nouveau texte adopté par l'Assemblée constitutionnalise le mariage pour tous. Le journaliste et militant gay Francisco Rodríguez, également membre du parti communiste au pouvoir, a salué cette avancée historique sur son blog :

« C'est la porte ouverte pour faire progresser par la suite la légalisation des couples homosexuels. » Un texte très attendu, qui, selon lui « inclut le principe de non discrimination selon l'orientation sexuelle ou le genre », ce qui permettra de faire adopter « d'autres normes juridiques et d'autres politiques publiques » pour protéger les droits de la communauté LGBT à Cuba, longtemps discriminée. Un « premier pas » dans ce domaine, mais le journaliste nuance : « la lutte ne sera pas facile. » 

Camps de rééducation

Dans la foulée de la révolution castriste en 1959, les minorités sexuelles ont été stigmatisées et les homosexuels harcelés et parfois même envoyés en camps de « rééducation ». S'appliquait alors une politique de marginalisation vouée à les exclure de tout emploi public.
En 2010, Fidel Castro, l'ex-dirigeant cubain - pourtant peu habituer à verser dans l'autocritique - a reconnu les « injustices » faites aux homosexuels qui provoquèrent l'exil forcé de nombreux intellectuels et artistes dans les années 1960, 1970 et 1980. Aujourd'hui c'est sa nièce, Mariela Castro, fille de l'ex-président Raúl Castro, qui milite en faveur des droits des femmes et de la communauté LGBT sur l'île.
Pour certains internautes, c'est elle qui aurait impulsé cette réforme :

Ce projet de nouvelle constitution doit désormais faire l’objet d'un débat populaire, du 13 août au 15 novembre. Un référendum sera ensuite organisé en vue de son adoption finale.
Crédit Photo : Mariela Castro.