58% des jeunes homosexuels étudiants ou diplômés estiment que révéler son orientation sexuelle à son employeur est “potentiellement un inconvénient”, selon un récent sondage publié mercredi 27 janvier par le cabinet de conseil Boston consulting group (BCG). Alors que dans la sphère privé, le coming out est de mieux en mieux accepté, il semblerait que dans le milieu du travail, ça ne soit pas aussi simple. Chez les jeunes femmes lesbiennes, la proportion serait encore plus élevée : 64% selon le sondage.
Des différences en fonction du secteur
Les résultats de l’étude du cabinet BCG montrent que cette perception varie en fonction du secteur d’activité. 59% estiment que la finance est un domaine où être gay peut porter préjudice à la carrière. 57% dans l’industrie et nettement moins dans le monde des médias et de la communication (43%).
Un sondage à relativiser
Ces statistiques révèlent des tendances qui offrent des pistes de réflexion mais il faut garder à l’esprit que seuls 165 étudiants ou jeunes diplômés homosexuels ont été interrogés pour réaliser cette étude. Un faible échantillon d’autant qu’on ne connaît pas précisément les conditions méthodologiques de l’étude. Des résultats à relativiser donc, même si ces conclusions approchent sans doute une réalité.
Dans une publication sur le site internet du journal Le Monde, le traitement de cette information est intéressant et nous permet une meilleure lecture de l’étude du cabinet BCG. Le journal tente de décrypter les résultats en donnant la parole à Thierry Laurent, un économiste au centre d’étude des politiques économiques de l’université d’Evry-Val d’Essonne, qui a écrit de nombreuses études sur le sujet de l’homosexualité en entreprise. Selon lui, tout dépend “évidemment et avant tout de l’entreprise et du lieu de travail”.
Le coût du coming out
Là où Thierry Laurent va plus loin, c’est en terme de coût du coming out. Il dit avoir calculé la différence de salaire entre un gay qui révèle son orientation sexuelle à son employeur par rapport à celui qui la cache et tenez vous bien, elle serait de 1200 euros par an. Une différence qui pourrait s’expliquer selon lui par ce qu’il appelle les stratégies actives de dissimulation : “On sait depuis longtemps que le fait de cacher son orientation sexuelle peut avoir d’importants effets psychologiques, avec des conséquences sur la santé et sur l’efficacité au travail. Si vous êtes moins productif, vous risquez d’être moins bien rémunéré !”.
Thierry Laurent conseille à ceux qui hésiteraient à s’assumer au travail de prendre le temps de chercher une entreprise au sein de laquelle ils pourront se sentir eux-mêmes. Une déclaration pleine de bonnes intentions mais sans doute difficile à suivre quand on connaît l’état actuel du marché du travail.