Human rights watchL'Indonésie interdit les émojis gays

Par têtu· le 14/02/2016
émojis gays
Les autorités indonésiennes ont demandé expressément aux opérateurs d'applications de messageries instantanées dont WhatsApp et Facebook de supprimer les emojis et stickers portant sur des thèmes LGBT, a-t-on appris la semaine passée de l'AFP.
"EN VERTU DE NOS PRINCIPES CULTURELS ET DES NORMES RELIGIEUSES"
"De tels contenus ne sont pas autorisés en Indonésie en vertu de nos principes culturels et des normes religieuses, et les opérateurs doivent respecter cela", a déclaré un porte-parole du ministère de la Communication et de l'Information, Ismail Cawidu. Les contenus pro-LGBT sont particulièrement préoccupants" au motif (tenez-vous bien) "qu'ils sont déclinés sous formes de pictogrammes qui pourraient attirer les enfants". "Ces choses-là sont peut-être considérées comme normales dans certains pays occidentaux, mais en Indonésie c'est pratiquement impossible", estime-t-on du côté du gouvernement Indonésien.
Line, une application de messagerie Coréenne (très populaire en Indonésie) a ainsi choisi de céder à la pression des autorités Indonésiennes et de retirer des versions locales de ses applications les emojis et stickers LGBT. Une décision dont s'est bien évidemment félicité Ismail Cawidu lequel s'est empressé de préciser que Line "comprend les normes, la culture et les religions en Indonésie".
UNE EVOLUTION PREOCCUPANTE DE LA SITUATION EN INDONESIE

Joko Widodo
Joko Widodo

Par ailleurs,  dans une lettre adressée au Président Joko Widodo, Human Rights Watch a fait part  vendredi dernier de sa préoccupation concernant l'évolution récente de la situation en Indonésie et a exhorté celui qui fut élu en 2014 sur un message d'espoir et de modernité, à défendre les droits fondamentaux de tous les indonésiens. L'organisation non-gouvernementale a ainsi appelé Joko Widodo à condamner "urgemment" les récents propos haineux et homophobes tenus par les autorités Indonésiennes. En effet, plusieurs responsables indonésiens ont récemment vanté des mesures discriminatoires anti-LGBT suggérant, par exemple, l'interdiction d'associations étudiantes LGBT sur les campus universitaires du pays.