Le 20 avril, la ministre des Familles Laurence Rossignol a promis l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) en cas de victoire de la gauche en 2017. Une impression de déjà-vu...
L’heure des élections présidentielles approchant, il semble venu pour les hommes et les femmes politiques de positionner leurs pions sur l’échiquier idéologique. Avec en tête de proue, les questions de société. En effet, après la question du "mariage pour tous" désormais imposée comme un marqueur du clivage politique en France – et même au sein du Front National -, c’est au tour de la PMA de trouver ses partisans et ses opposants.
La promesse de Laurence Rossignol
Mercredi 20 avril, c’est Laurence Rossignol, ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes qui s’est ainsi penchée sur la question.
Invitée de l’émission "Questions d’info" sur LCP, la ministre a promis que "l’ouverture de la procréation médicalement assistées aux couples de femmes et aux femmes" serait un des axes de campagne du candidat de gauche, notamment parce que le sujet sera porté par les associations.
La ministre des familles a même assuré que l’ouverture de la PMA serait mise en place si la gauche remporte les élections présidentielles de 2017 :
Oui, je le pense. Le candidat de gauche, qui sera candidat en 2017 et élu en 2017, portera incontestablement cet engagement.
Une promesse qui tient, selon elle, de la permanence de son opinion :
Je n’ai pas changé de position. Dès lors que la procréation médicalement assistée, le recours à l’insémination artificielle, est ouvert aux couples hétérosexuels, je ne comprends pas pourquoi on le refuse aux couples homosexuels.
Une justification douteuse…
Or cet épisode nous rappelle volontiers la promesse similaire tenue par François Hollande durant sa campagne en 2012, et pourtant jamais accomplie.
D’après Laurence Rossignol, cet échec n’est cependant pas à imputer au président de la République, mais à la droite qui, suite à l’application de la loi Taubira ouvrant le mariage aux couples de même sexe, aurait transformé la question "en sujet de conflit alors que les Français étaient globalement pour" la PMA. De telle sorte qu’"il y a eu une espèce d’injonction à ne pas traiter" le sujet de la PMA.
La seconde explication étant que "quand vous évoquer une question de société, on vous accuse immédiatement de vouloir détourner l’attention des Français".
Pour autant, d’après Laurence Rossignol, ce débat "encore tendu" sera débloqué dès lors qu’un président nouvellement légitimé par une élection pourra faire passer la réforme.
Alors, blocage de la droite ? Question de légitimité ? Ou simple argument de campagne ? La question de la procréation médicalement assistée pour les femmes lesbiennes ou les femmes célibataires est loin d’être résolue.