Objets du désirMichael Zavros, Vanitas vanitatum

Par Adrien Pillay le 13/05/2016
Michael Zavros

L'artiste australien Michael Zavros explore dans ses oeuvres une réalité lissée et parfaite pour mieux en explorer les failles.

Copier la réalité, donner l'illusion de réalisme fut pour beaucoup d'artistes leur quête du graal, jusqu'à ce que l'invention de la photographie et son développement ne les poussent à re-inventer la perception du monde, au travers des avant-gardes dès la fin du XIXie siècle. Après plus d'un siècle d'expérimentations, des artistes contemporains re-investissent aujourd'hui le medium pictural par le prisme du mimétisme. On pense au oeuvres figuratives de Gerhard Richter, ou encore à la série des huiles de Jeff Koons. Michael Zavros est de ceux-là : explorant les limites entre réel et représentation.
Né en 1974, Michael Zavros suit une formation académique au Queensland College of Art. Très rapidement, ses oeuvres sont repérées par les galeries et les collectionneurs australiens, puis américains, et jouis d'une grande popularité sur les réseaux sociaux. Il présente en 2016 une exposition monographique durant la foire Art Los Angeles Contemporary. Armé d'une batterie de pinceaux aussi fin qu'il est habile, Michael Zavros s'applique avec dextérité à reproduire le réel de manière parfaite : c'est justement cette poursuite de la perfection et de la superficialité du monde qu'il représente sur ses toiles.
Dans Echo, la Galerie des Glaces se transforme en salle de musculation, où les reflets des miroirs se juxtaposent à ceux des disques de métal, évocation toute contemporaine d'un culte de l'ego. La vanité est d'ailleurs l'un de ses sujets de prédilection : natures mortes de bouquets de fleurs flétries, réflexions dans les miroirs, l'eau et évidemment ses propres toiles réalistes. The Sunbather ou Narcissus re-interprète le mythe antique de ce chasseur amoureux de son reflet, dans une version bling-bling. Ses dessins, traités également à la manière réaliste, n'échappent pas à cette critique : pour la série Debaser, les portrait reproduis de séries de mode sont sauvagement gommés, comme lissés, dénués de personnalités, le tout traité avec une illusion interrogeant le spectateur, hésitant entre photographie et peinture. Un jeu de miroirs qu'il faut savoir traverser.
Mickael Zavros
The Sunbather, Huile sur toile, 2015
Mickael Zavros
The Phoenix, Huile sur toile, 2015
Mickael Zavros
Debaser, 2010, Charbon sur papier
Mickael Zavros
Narcissus, 2009, Huile sur toile
Mickael Zavros
Black Orchid, 2009, Bronze
Mickael Zavros
Echo, 2009, Huile sur toile
 
Pour plus d'informations sur le travail de l'artiste : www.michaelzavros.com