Les créations de la marque Harmony sont le fruit d’une recherche personnelle de beauté dans la simplicité.
Harmony est une maison de prêt-à-porter pour hommes et femmes basée sur un concept simple. Sous l’impulsion de son directeur artistique auto-didacte, le label propose en effet des collections dans lesquelles on se sent juste bien. Honnêteté, spontanéité et qualité sont les maîtres mot d’une maison où travaillent ensemble des amis partageant les mêmes valeurs et les mêmes passions.
Les pièces qui composent la panoplie Harmony sont coupées dans des matières nobles et naturelles, assemblées par les meilleurs façonniers d’Europe. Le créateur-fondateur David Obadia nous raconte l’histoire de sa jeune maison déjà remarquée puisque Harmony concourt pour le Prix de L’Andam (Association Nationale de Développement des Arts de la Mode) dans la catégorie Premières Collections. Bref, la classe. #croisonslesdoigts
Pourrais-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai débuté mon parcours mode de façon assez simple, en assistant Stéphane Ashpool chez Pigalle. Complètement néophyte et autodidacte, cela a été ma première expérience. J’avais 20 ans et étais étudiant. En parallèle de Pigalle, j’ai monté un label de mode streetwear appelé BWGH, qui a connu un succès assez fulgurant. Puis il y a deux ans de cela, aspirant à une mode plus mature, plus contemporaine, j’ai décidé de partir sur une nouvelle histoire avec Harmony.
Quels sont les essentiels du vestiaire Harmony ?
Nous concevons Harmony comme une gamme complète où chaque élément du vestiaire entre en résonance avec un autre, il est dès lors difficile d’en privilégier un. Mais s’il fallait choisir, je dirais qu’Harmony c’est un beau manteau double face cachemire, une chemise col mao à rayures tennis et un pantalon en laine froide.
L’homme Harmony en trois adjectifs ?
Élégant, nonchalant, parisien.
Quelle place les accessoires occupent-ils dans les silhouettes que vous proposez ? A quel moment du processus créatif entrent-ils dans votre réflexion ?
Depuis sa création, notre maison s’est toujours efforcée d’offrir une place importante à l’accessoire. Arborant un style plutôt minimaliste, j’ai toujours adoré rehausser mes tenues d’une belle écharpe, d’un beau chapeau ou d’un bonnet façon Clint Eastwood dans La Grande Évasion. On considère l’accessoire comme le véritable prolongement du vêtement. C’est pour cela que lorsque l’on crée par exemple une maille mélangeant laine et cachemire en couleur tangerine ou marine, vous retrouverez les mêmes déclinaisons dans des bonnets. Il en va de même pour nos écharpes et ce dès les prémices du processus créatif.
"S’il y a bien un élément symptomatique de notre génération,
c’est le mélange des genres."
Comment abordez et pensez-vous votre prêt-à-porter masculin par rapport aux collections femme ? Quelles sont les passerelles entre les deux lignes?
Je suis un enfant des 90’s et s’il y a bien un élément symptomatique de notre génération, c’est le mélange des genres. L’homme et la femme chez nous sont totalement interconnectés. C’est un peu cliché certainement, mais je pense toujours à cette femme magnifiant le vêtement masculin en lui empruntant, lui offrant une nouvelle perspective. Pareil pour l’homme, si j’aime qu’il soit nonchalant et fort, j’apprécie également qu’il embrasse sa part de féminité. Les connexions entre les deux collections se joueront donc davantage dans les matières pour l’homme, et dans la coupe pour la femme. Enfin, lorsque nous faisons la femme et l’homme, nous partons d’une histoire commune, d’un colorama commun, Harmony c’est donc aussi une harmonie des genres.
Les effets de mode et les tendances sont-ils compatibles avec le style et l’élégance au masculin ?
Ils le sont par petites touches. L’homme a une base de vestiaire assez large, mais qui selon moi évolue finalement peu avec le temps. C’est bien pour cela que lorsque nous concevons une collection, nous nous servons énormément d’archives. Si vous regardez des icônes de style comme Paul Newman, Steve Mc Queen ou encore Vittorio Grossman, vous verrez que leur style pourrait totalement matcher avec l’époque actuelle. Il s’agit donc pour nous de nous réapproprier les pièces les plus iconiques, intemporelles de l’homme et de leur apporter une certaine contemporanéité. Cela se fera à travers des couleurs, des volumes ou des matières.
Existe-t-il encore un tabou dans la manière qu’ont les hommes de s’habiller ? L’ultime interdit ou faute de goût ?
La mode masculine évolue énormément et je suis admiratif de ceux qui brisent les tabous. Lorsque vous voyez ce qu’ont apporté Rick Owens ou Rei Kawakubo au vestiaire masculin, avec des volumes aussi révolutionnaires, vous ne pouvez que saluer l’initiative. Néanmoins, je suis beaucoup plus partisan d’une mode pour l’homme plus simple, mais pas pour autant simpliste, avec comme maîtres à penser Helmut Lang ou Jil Sander.
Quel vêtement considéré comme ringard ou désuet pourriez-vous remettre au goût du jour ?
Personnellement j’adore la chemisette. Cette pièce a été fortement ringardisée et intronisée comme l’étendard du touriste en vacances, mais je trouve que c’est un véritable symbole de virilité. Alain Delon en chemisette dans Plein Soleil, ça a de la gueule quand même non ?
Plein Soleil
La collection printemps-été 2016 (la quatrième de la marque) est inspirée par le film franco-italien Plein Soleil de René Clément. Elle a été imaginée autour d’un sentiment de liberté totale, de joie et d’excitation perpétuelles qui gagnent chaque voyageur mettant pied en Italie par un jour d’été ensoleillé.
Les couleurs sont légères et naturelles, les nuances de blancs et de beiges associées au bleu marine rappellent les tenues des riches vacanciers des années 50. Leurs vestes rayées, chemises légères et pantalons blancs, sont ainsi réinterprétées selon l’approche architecturale et minimaliste qui caractérise Harmony. Une élégance pure subtilement mixée à la nonchalance italienne, plus connue sous le nom de Sprezzatura.
Amour Anarchie
L’hiver prochain met l'accent sur les contrastes heureux, l’harmonie qui naît parfois d’un chaos, d’un évènement incontrôlé mais que l’on choisit délibérément d’embrasser. Ce contraste prendra son sens dans les détails, associés à une coupe toujours soignée. Un bord côte élimé, une couture que l’on arrache, une longueur inhabituelle, deux matières qui s’opposent mais se juxtaposent…
Ce contraste s’exprime également par un spectre de couleur inhabituel où le mandarine flirte avec le vert militaire, ou encore le camel avec le gris anthracite, signature de la maison.