En Belgique, la ministre de la Santé pourrait lever l’interdiction à vie de donner son sang à laquelle sont soumis les homosexuels et les bisexuels.
Telle est la possibilité qui a été soulevée vendredi 27 mai en Belgique, à l’issue d’une table-ronde réunissant des scientifiques, des établissements de transfusion sanguine, des professeurs en éthique et en sociologie, des représentants des mouvements homosexuels, et Maggie De Block. La ministre belge des Affaires sociales et de la Santé publique y a exprimé son intention d’examiner l’ouverture du don du sang aux hommes ayant eu une relation sexuelle avec un autre homme (HSH), aux vues des avancées scientifiques sur la question.
Une intention en accord avec l’avis de la Cour européenne de justice rendu au printemps dernier, lequel autorisait l’exclusion des homosexuels et bisexuels du don du sang si celle-ci était suffisamment fondée scientifiquement.
La ministre de la Santé publique a déclaré qu’elle prendrait sa décision avant l’été, après concertation avec les établissements de transfusion et d’autres partenaires, mais son cabinet pondère cette éventuelle adaptation de la règle actuelle en rappelant que :
Le défi consiste à trouver un juste équilibre entre, d'un côté, un facteur de risque plus élevé de transmission de maladies infectieuses, minime mais dans les faits imprévisibles, et de l'autre, la volonté de la ministre de tenir compte des citoyens souhaitant donner du sang de manière responsable pour ainsi apporter une contribution précieuse à la société.
Cette levée d’interdiction pourrait ainsi se faire dans les mêmes conditions que celle imposée par la règle française, à savoir 12 mois d’abstinence sexuelle avec un autre homme... Un obstacle qui continuerait à stigmatiser les individus sur la base de leur orientation sexuelle, comme cela est vivement critiqué en France depuis l'ouverture "symbolique" mais "hypocrite" du don du sang aux homosexuels, selon les termes de SOS homophobie.
D'autres pays, comme l’Espagne, le Portugal, l’Italie, la Pologne et la Lettonie, ont pourtant démontré qu'il était possible de mettre en place un système mettant les HSH sur un pied d’égalité avec les autres donneurs, tout en restant vigilant vis-à-vis des comportements sexuels à risques, qu'ils soient réalisés par des homos ou des hétéros.