Il a vendu plus d’un million de disques en 2013, aujourd’hui il revient sur le devant de la scène avec un second album : Wrong Crowd. TÊTU est parti à la rencontre de Tom Odell.
Il n’a que 25 ans et il parle déjà comme un chanteur aguerri. Il faut dire que son premier album "Long Way Down" est loin d’être passé inaperçu en France et outre-Manche. Sorti en 2013, son disque caracole très vite à la première place des charts britanniques avant d’être sacré disque de platine. Vendu à plus d’un million d’exemplaires, il propulse Tom Odell sur les rails du succès. Depuis, le jeune homme a grandi, et il revient nous enchanté les oreilles avec son second album : "Wrong Crowd".
Pour cette deuxième production, Tom Odell reste attaché aux touches de son piano à queue mais nous offre des compositions rythmiques et énergiques, qui font honneur à l’héritage pop-rock britannique. "Wrong Crowd" sortait officiellement vendredi 10 juin. Nous avons rencontré Tom Odell juste avant son entrée sur le plateau de C à vous.
Bonjour Tom ! Comment vas-tu ?
Ça va bien !
Si tu te présentais à nos lecteurs ?
Je viens de Chichester en Angleterre. Je vis à Londres. Je suis chanteur et auteur-compositeur. J'ai 25 ans. Et là je suis à Paris et c'est sympa. J'aime beaucoup Paris.
C'est quoi ta première approche de la musique ?
J'ai commencé à jouer du piano très jeune. J'avais environ sept ans. Puis j'ai commencé à écire des chansons vers douze ou treize ans.
De quoi parlais la première chanson que tu as composé ?
La première chanson que j'ai écrite racontais l'histoire d'une araignée qui vivait sur la fenêtre de ma chambre. C'était amusant.
[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=uvosjKUKCLo[/embedyt]
Tu a sorti ton premier album Long Way Down en 2013, qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires. A cette époque-là tu avais seulement 22 ans. Comment est-ce que tu as vécu ce succès ?
Je ne sais pas. Je crois que c'était vraiment excitant de faire un nouvel album. Je me suis senti plus sûr de moi à ce niveau-là. Je crois que j'en connaissais plus à ce moment-là.
Quelle leçon tu tires de cette expérience ?
J'ai tellement appris de ce premier album. D'être à ce point sur scène, t'apprend tellement sur la musique. J'ai plus appris sur la musique en trois ans que je ne l'avais fait auparavant.
Pas trop blasé de jouer "Another Love" aujourd'hui ?
(rires) Non pas trop ! C'est étrange, mais c'est une des chansons que je trouve sympa de chanter.
Le 10 juin sort ton deuxième album, Wrong Crowd, qu'est-ce que tu nous y racontes ?
Wrong Crowd (c'est-à-dire les mauvaises fréquentations, ndlr), c'est quelque chose que j'ai entendu à longueur de temps quand j'étais jeune, quand j'étais adolescent et que je trainais en Angleterre. Le fait d'avoir de mauvaises fréquentations c'est sans aucun doute quelque chose qu'on m'a répété de nombreuses fois. Ce qui est intéressant c'est qu'elle ne m'a jamais quitté, cette phrase, et je peux la relier à ma vie d'aujourd'hui à l'âge de 25 ans. Et je crois que ça représente l'idée de chercher un endroit où on se sente bien, un endroit auquel on appartient. Je ne suis pas sûr que cette impression s'en aille un jour. C'est le fait de s'évader des ténèbres pour se diriger vers la lumière.
Tu as composé cet album entre Londres, New York, Los Angeles... Est-ce que l'album est imprégné de ces villes ?
Je pense que d'une certaine manière l'album a probablement été influencé par toutes ces villes. Mais c'est surtout que ces villes étaient en quelque sorte pratiques pour moi au moment où j'y étais. Je suis allé plusieurs fois à New York parce que dès que je rentrais j'avais envie d'y repartir pour m'évader et être livré à moi-même. Et puis je suis allé à L.A. quelque temps aussi oui.
Où est-ce que tu préfères aller finalement ?
En France !
Pour ce nouvel album tu ne quittes pas ton piano, mais le résultat est plus mature, plus sombre d'une certaine manière que ton premier disque. Est-ce que c'est comme ça que tu te sens aujourd'hui ?
Non ! Je pense que c'est un album plus sombre oui, mais je pense qu'en même temps bizarrement il est aussi plus optimiste.
Quelles émotions essaies-tu de transmettre dans tes chansons ?
Je ne sais pas. Toi, qu'est-ce que tu as ressenti ?
Moi j'y ai senti une sorte de mélancolie. Mais c'est à toi de me le dire !
Oui mais tu as raison, je pense que tu as tapé dans le mille.
[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=4fgzu9Fo66Y[/embedyt]
A ce propos, qui est cette fille qui parle français dans le clip "Wrong Crowd" ?
Ah c'est Ever ! Elle n'est pas Française, elle est Tchèque, mais elle parle français. Je l'ai choisi parce que j'essayais de capter l'ambiance du film Betty Blue. C'est un de mes films préférés et j'adore l'actrice Béatrice Dalle qui joue dedans. Je voulais trouver quelqu'un qui incarne cette femme puissante et douce à la fois. Et toxique. Et belle, mais de sa manière à elle tu sais. Je ne voulais pas seulement que cette fille soit jolie mais aussi forte, et autodestructrice, mais aussi incroyablement puissante. Et quand j'ai vu Ever... En fait, ma petite amie la connaissait et c'est elle qui m'a mis en contact avec elle pour savoir si elle voulait faire la vidéo. Et elle a été parfaite.
Et ta petite-amie n'étais pas trop jalouse de ne pas avoir été choisie ?
Non elle est incroyablement cool à propos de ça !
D'ailleurs tu as décidé de compléter cet album par une série de film. Est-ce que tu peux me raconter ça ?
J'ai regardé beaucoup de films pendant que j'enregistrais l'album, des films comme Betty Blue, beaucoup de films français aussi comme La Vie d'Adèle. Beaucoup de films français viscéraux où tu peux sentir... Tu sais les films français, même quand les acteurs mangent, t'as l'impression que tu pourrais manger ce qu'il mange. Et je trouve ça tellement puissant. Et je voulais créer quelque chose qui soit vraiment inspiré du cinéma européen. J'ai aussi regardé beaucoup de films italiens, comme ceux de Federico Fellini. Et j'ai eu cette idée d'écrire un script pour une série de film qui suivent la musique de Wrong Crowd. Donc j'ai pensé à contacter le réalisateur George Belfield dont j'adore le travail, et je lui ai demandé s'il voulait être impliqué dans le projet et il a accepté.
Tu me parlais du film La Vie d'Adèle toute à l'heure. Est-ce que tu as un point de vue particulier sur les questions LGBT ?
Je pense que c'est incroyablement important et je pense ce film c'est la plus belle histoire d'amour que je n'ai jamais vue à l'écran. C'est tellement romantique et la fin est à couper le souffle, mais je ne voudrais pas gâcher le plaisir de ceux qui ne l'ont pas encore vu !
Après "LGBT" bon... J'ai tellement d'amis qui sont gays... Je pense que notre génération a grandi sans s'en préoccuper… Je pense d'ailleurs qu'on est la première génération pour qui ça ne passe même plus à l'esprit. Notre génération ne se préoccupe plus de l'orientation sexuelle. Ça me parait tellement naturel. Un de mes meilleurs amis est gay par exemple. Je suis toujours très surpris lorsque je vois des gens devenir homophobes parce que pour moi ça c'est de l'antiquité. De ma génération, je ne connais personne qui soit homophobe. C'est tellement ridicule. Avec toutes les problématiques qu'on a dans le monde. Je ne comprends pas comment tu peux avoir un problème avec le fait que quelqu'un choisisse d’être avec qui il veut être. Je trouve ça aussi très étonnant lorsque les gens cherchent à définir la sexualité du style "tu es gay ou hétéro ?" parce que je pense que souvent tu peux être les deux. Et je pense aussi que, souvent, ce n'est pas blanc ou noir mais plutôt gris… C'est mon point de vue.
Est-ce que pour finir tu aurais un petit mot pour ceux qui viendront te voir sur scène en novembre ?
Venez, venez, venez tous vous aimez les uns les autres à mon concert !
Tom Odell s’envolera pour une tournée européenne au mois de novembre, qui se clôturera son concert à Paris à l’Elysée Montmartre, le 30 novembre. Plus d’infos sur son site.
[embedyt] http://www.youtube.com/watch?v=5m_ZUQTW13I[/embedyt]