Dans un message sur son compte Twitter, l’association annonce une hausse des demandes d’hébergement de 33% par rapport à 2015.
Le Refuge dispose de 80 places pour accueillir les jeunes chassés de leur famille sur tout le territoire. D’ordinaire, durant l’été, la demande est un peu moins forte : les jeunes qui subissent la pression du foyer familial trouvent plus facilement le moyen d’aller passer du temps ailleurs. Mais en ce mois de juillet 2016, l’association est pour la première fois au grand complet. 629 coups de téléphone depuis le 1er janvier contre 474 en 2015. Son directeur général, Frédéric Gal, exprime son inquétude :
Ce qui nous alerte, c’est que malgré les évolutions sociétales et tout ce qu’on peut faire, les choses évoluent relativement peu. Pour nous, c’est important d’attirer l’attention des gens qui pensent qu’en 2016 ce n’est plus un souci d’être homo nulle part.
06 31 59 69 50 : le numéro d’urgence
Il a sonné trois fois par jours en moyenne entre le 1er janvier et le 1er août 2016. Chaque jour, trois histoires de jeunes qui ont besoin de conseils, pour qui la situation avec les parents est difficile voire intenable, ou qui sont carrément priés de faire leurs valises. Comme le rappelle Frédéric, ce numéro de portable peut aussi être utilisé pour communiquer par texto :
On veut se mettre du mieux possible à la portée du public. Mais nous sommes loin d’avoir une place pour tout le monde : quand un jeune nous contacte, on essaye de voir s’il peut recueillir l’aide d’un ami ou d’un autre membre de sa famille. Si non, on contacte nos partenaires et nos centres d’hébergement.
Si Le Refuge bénéficie d’aides publiques, des cotisations de plus de 4.000 adhérents et de nombreux dons, la demande demeure toujours trop élevée. Et les chiffres pourraient bien s’aggraver : « Pendant l’été, les jeunes ont moins l’urgence de trouver un lieu où dormir le soir. A partir du mois d’octobre et du retour de l’hiver, nous referons face à des situations d’urgence. »
Comment éduquer les parents ?
Moi, homophobe ! : c’est le titre du livre d’une maman, Anna Ghione, qui a découvert l’homosexualité de son fils il y a quelques temps. Après avoir extrêmement mal réagi, elle a décidé d'écrire ce qu'elle ressentait, "une sorte d’exutoire" selon le directeur du Refuge : "Elle analyse avec finesse sa réaction". Elle s’est donc rapprochée du Refuge qui a organisé des conférences avec Anna, et depuis l’association a fait de Moi, homophobe ! son livre de chevet pour les parents qui n’acceptent pas l’homosexualité de leurs enfants.
Pour en savoir plus :
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