Jean-Luc Romero, élu du XIIe arrondissement de Paris, militant pour les droits des LGBT+ et engagé dans la lutte contre le sida, a lancé une pétition, mercredi 31 octobre dernier, appelant le gouvernement à faire de la lutte contre le sexisme et les LGBTphobies la Grande cause nationale pour l'année 2019.
Il n'aurait jamais pensé qu'en 2018, il « aurait encore à écrire, pour dénoncer la haine de l'autre ». Et pourtant. L'homme politique et activiste, Jean-Luc Romero a décidé d'interpeller le Premier ministre, Edouard Philippe, en lançant une pétition appelant le gouvernement à faire de la lutte contre le sexisme et les LGBTphobies la Grande cause nationale pour l'année 2019.
« J’ai observé la multiplication inquiétante des agressions homophobes en France – des actes de haine et de violence qui sont devenus quasi-quotidiens ces dernières semaines. Avec l’ouverture du débat tant attendu sur la PMA, je redoute en conséquence que (...) de nouvelles agressions aient lieu dans les prochaines semaines en proportion toujours plus croissante », lance-t-il.
Déjà + de 30.000 signatures! Signez la pétition de @JeanLucRomero et cessons avec les agressions homophobes à répétition! Faisons de la lutte contre le #sexisme et les #LGBTQIphobies la Grande cause nationale 2019 ! C'est par ici 🌈👉https://t.co/GP6cku0OC2
— Elus Locaux Contre le Sida (@ElusContreSida) November 6, 2018
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Engager l'ensemble du gouvernement
Avec l'association Élus locaux contre le sida (ELCS), Jean-Luc Romero interpelle l'ensemble du gouvernement.
« L’heure est donc à la mobilisation générale. Tout le monde doit être impliqué et, en première ligne, nos institutions car elles sont le miroir de notre société, une société qui pointe du doigt, qui raille, qui brutalise. »
Contacté par TÊTU, l'élu du XIIe arrondissement de Paris insiste sur l'urgence à agir au vu « du contexte actuel », de « 'l'extrémisation' de certains » et de la « libération de la parole sur les réseaux sociaux ». Il souhaite, avec cette pétition, impliquer l'ensemble du gouvernement. « La grande cause est décidée par le Premier ministre et engage ensuite l'ensemble des ministères à effectuer un travail sur le sujet pendant une année. Cela pourrait être une vraie force en 2019, surtout pendant les débats sur la PMA dans l'hémicycle », martèle-t-il.
Travail de fond
Le militant demande l'élaboration de mesures concrètes axées par exemple sur la prévention. En premier lieu dans les écoles, « dénominateur commun de tou.te.s les français.es.s », mais aussi dans la police, milieu dans lequel Jean-Luc Romero déplore un manque cruel de formation.
« Si depuis 2017, tous les policiers en formation initiale bénéficient d’un module de deux heures, nous regrettons que cela ne soit pas suffisant et ne corresponde pas à la réalité du terrain. La formation des policiers en poste depuis plusieurs années est par ailleurs peu, voire pas du tout traitée. L’association des policiers et gendarmes LGBTQI, Flag!, tente de combler ce manque. Mais c’est avant tout à l’État de s’en saisir. »
La lutte contre les LGBTphobies n'a jamais été érigée au rang de Grande cause nationale. Celle contre le sida l'a été, elle, par trois fois. La pétition a déjà recueilli à ce jour plus de 31.000 signatures.
Crédit photo : Simon Escalon.
