coming outAvoir un ami homosexuel ferait de toi une personne plus tolérante, selon une étude

Par Marion Chatelin le 20/12/2018
étude

Avoir au moins un.e ami.e homosexuel.le permettrait aux personnes hétérosexuelles de soutenir la défense des droits des LGBT+. Cela augmenterait plus généralement l'acceptation des personnes LGBT+, selon une récente étude.

Il s'agit de la première étude empirique concernant la manière dont les personnes hétérosexuelles sont affectées par le fait d'avoir des relations avec des personnes LGBT+ dans leur entourage.

Pour Daniel DellaPosta, auteur de l'enquête et professeur de sociologie à l'université de Pennsylvanie aux États-Unis, le phénomène est connu sous le nom de la "théorie du contact".

Acceptation croissante de l'homosexualité

Le sociologue s'est décidé à faire cette étude après avoir constaté qu'entre 1973 et 2016, l'acceptation de l'homosexualité avait été multipliée par cinq.

Son analyse révèle ainsi que les "répondants qui connaissaient au moins une personne homosexuelle en 2006 montraient une plus grande acceptation de l'homosexualité et du mariage homosexuel en 2008 et 2010". En témoignent les chiffres : en 2006, 45% des répondants qui connaissaient au moins une personne homosexuelle se disaient favorables au mariage pour tou.te.s, contre 61% en 2010.

À l'inverse, parmi les personnes qui ne connaissaient pas de personne homosexuelle, seules 22% approuvaient le mariage pour tou.te.s en 2006. Le chiffre tombe à 18% quatre ans plus tard.

L'auteur de l'étude a confié à nos confrères de NBCNews "ne pas être surpris par de tels résultats".

Celles et ceux qui changent

Daniel DellaPosta se dit par contre surpris par "qui a changé" et comment ses personnes ont changées. En effet, si les personnes hétérosexuelles ont rencontré des personnes LGBT+ de manière "superficielle", comprendre, dans une épicerie ou dans le métro, le sociologue constate que les préjugés sont susceptibles d'être renforcés.

À l'inverse, dès que l'on dépasse le niveau superficiel, par exemple dans le cas d'une personne dont on connait le nom et "qui serait susceptible de nous arrêter dans la rue si on la croisait", alors l'effet de contact s'installe, estime le chercheur. C'est à partir de ce moment-là que l'on peut être susceptible de reconsidérer ses partis pris.

La magie du coming-out

Selon Daniel DellaPosta, le fait de faire son coming-out serait une stratégie permettant une plus grande acceptation envers les personnes LGBT+ et permettrait de " faire changer les esprits", explique-t-il à NBCNews. Des propos qui avaient déjà été tenus par le passé, par un certain Harvey Milk. L'homme politique et militant des droits LGBT+, assassiné en 1978, avait encouragé les personnes LGBT+ à faire leur coming-out.

"Cela ferait énormément pour éliminer les préjugés. Plus que n'importe qui peut imaginer. (...) Ce n'est que de cette manière que nous pourrons commencer à faire respecter nos droits", avait-il dit. 

Crédit Photo : Mag jeunes LGBT.