sexismeHomophobie, sexisme, dédain : le député LREM Joachim Son-Forget s'enlise

Par Rozenn Le Carboulec le 26/12/2018
Joachim Son-Forget

Après l'homophobie, le sexisme. Plusieurs tweets du député La République en marche Joachim Son-Forget ont fait polémique ces derniers jours. Mais les critiques, émanant y compris de son propre parti, ne semblent pas arrêter l'homme politique...

Il est en roue libre sur Twitter depuis le 23 décembre. Répondant à un message de la sénatrice EELV Esther Benbassa, qui venait de critiquer des propos de Brigitte Macron sur les gilets jaunes, le député LREM Joachim Son-Forget a lâché : "Avec le pot de maquillage que vous vous mettez sur la tête, vous incarnez plus que jamais ce que vous tentez maladroitement de caricaturer. Vous le sentez l’amalgame violent maintenant ?". Une remarque sexiste, portant sur le physique d'une femme politique, qui a indigné de nombreux internautes. Et d'autant plus après ce qui a suivi : des dizaines de photos de la sénatrice, que le député a publié sur Twitter.

https://twitter.com/EstherBenbassa/status/1077518333333946368

Lâché par le groupe parlementaire LREM

Sur Twitter, de nombreuses personnalités, notamment politiques, ont pris la défense d'Esther Benbassa. Ce 26 décembre, c'était au tour de Gilles Le Gendre, président du groupe La République en marche à l’Assemblée nationale, de tourner le dos au député : "Le groupe parlementaire LREM se désolidarise de notre collègue Joachim Son-Forget à la suite de ses propos inadmissibles contre la sénatrice Esther Benbassa. Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité", a-t-il tweeté.

Ce qui ne semble pas arrêter l'élu LREM : "Je tremble !", a-t-il rétorqué, le plus sérieusement du monde. Le même jour, le député s'en est pris au compte militant LGBT+ @ParisPasRose en lui répondant : "Dois-je vous rappeler que vous n’êtes personne ?". 

https://twitter.com/sonjoachim/status/1077889057680699392

Des justifications incompréhensibles

Joachim Son-Forget s'est ensuite défendu sur Twitter: "La référence au maquillage ne peut en aucun cas être mélangée à une attaque sur le physique". "(...) La quasi-totalité des hommes politiques en portent sur les plateaux télés où on nous demande un passage au maquillage quasi-systématiquement", a-t-il poursuivi.

Interrogé par Libération, il a par ailleurs expliqué : « L’idée c’était de faire le buzz, en utilisant les principes de la psychologie cognitive », et ce pour « lancer un débat sur la désinformation ». Tirée par les cheveux, l'argumentation, vous avez dit ?

L'homophobie avant le sexisme

Ce n'est pas la première fois que l'élu de la République en marche s'illustre sur les réseaux sociaux. Le 8 décembre dernier, il s'en était carrément pris à Donald Trump, en tweetant : "Donald le Gâteux, est atteint d'incontinence cérébrale... comme un 'gâteux' souffre d’incontinence d'urine voire de matières fécales et 'gâte' ses draps. DON’T INSULT MY COUNTRY DOTARD. La France kisses your ass (...)".

Le 23 septembre, Joachim Son-Forget avait par ailleurs défendu Marcel Campion, qui avait pourtant tenu des propos lui valant d'être poursuivi en justice pour injure homophobe et diffamation : "Moi, j'ai rien contre les homos, d'habitude, je dis les 'pédés'. Mais on m'a dit hier qu'il fallait plus que je dise ça. Donc je ne dis plus les pédés, je dis les homos. J'ai rien contre eux, sauf qu'ils sont un peu pervers", avait déclaré le forain.

À LIRE AUSSI : Quand Brigitte Macron pose tout sourire avec l’homophobe Marcel Campion…

https://twitter.com/sonjoachim/status/1043772369393930240?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1043805765050478592&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.europe1.fr%2Fpolitique%2Fnon-ce-nest-pas-homophobe-le-depute-lrem-joachim-son-forget-defend-marcel-campion-3762533

 non plus, les remarques homophobes, les violences sexistes et sexuelles ne sont pas tolérables", a tweeté la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa, le 24 décembre. Dont acte. Et si La République en marche commençait par montrer l'exemple en faisant le ménage dans ses propres rangs ?

Crédit photo : JACQUES DEMARTHON / AFP.