Lundi 28 janvier, le ministre de la Santé singapourien a fait passer un message pour le peu alarmant : les données personnelles de 14.200 personnes vivant avec le VIH ont fuité, rendant ces personnes identifiables.
Une faille de sécurité majeure. Leow Yangfa, le directeur de l'association LGBT+ singapourienne Oogachaga, a déclaré que des données personnelles, suffisantes pour identifier les individus séropositifs, ont été volées et publiées sur internet. Parmi eux, 5.400 Singapouriens diagnostiqués comme infectés par le virus jusqu'en janvier 2013, ainsi que 8.800 étrangers diagnostiqués comme porteur du VIH jusqu'en décembre 2011.
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Un acte purement criminel
Cet acte criminel, probablement motivé par la vengeance, serait l'oeuvre du hacker Mikhy Farrera-Brochez. Cet Américain vivant à Singapour depuis 2008 a été enfermé en 2017 pour des histoires de drogues, et pour avoir menti à la cour sur son propre statut VIH (Singapour interdit l’immigration d'étrangers séropositifs). Il a été expulsé de la cité-État après avoir purgé sa peine et est actuellement recherché.
Son partenaire, le médecin Ler Teck Siang, avait accès à des informations sur les patients séropositifs de par sa place à la tête de l'Unité nationale de santé publique. Il est poursuivi pour avoir été complice en donnant accès à son copain à ces données personnelles. Il a aussi donné son sang à la place de Farrera-Brochez pour cacher son statut VIH.
Une menace pour les personnes séropositives
Les informations publiées comprennent non seulement les noms des victimes et leur statut VIH, mais aussi parfois leurs adresses et numéros de téléphone. Les personnes séropositives font face à de véritables stigmatisations à Singapour, et cet acte criminel pourrait endommager leur vie et celle de leurs proches. Le ministre de la Santé dit prendre les choses "très sérieusement" et oeuvre activement avec la police, et d'autres organismes, pour faire disparaître les données d'internet.
A l'été 2018, il y a quelques mois seulement, la cité-État avait déjà été victime d'une attaque malveillante. Les données médicales de 1,5 million de Singapouriens (plus d'un quart de la population) avaient été hackées. Aucun coupable n'avait été arrêté.
(Avec AFP)
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