"Mariage pour tous, 6 ans après : l’égalité inachevée"

Par têtu· le 23/04/2019
fete des meres pma

TRIBUNE. Le 23 avril 2013 était votée l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe. Dans le même temps, le gouvernement promettait une loi sur l'ouverture de la PMA pour toutes les femmes. Une promesse reprise en 2017 par Emmanuel Macron. Et depuis ? Rien.

Véronique Godet et Joël Deumier, coprésident.e.s de SOS homophobie, appellent le gouvernement à agir. Et vite.

 

Le 23 avril 2013, la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe était adoptée par l’assemblée nationale. Cette loi historique mettait fin à des discriminations à l’encontre des personnes LGBT devant le mariage et l’adoption.

Malgré les contre-vérités, les préjugés stigmatisants et homophobes véhiculés par les opposants à la loi, six ans plus tard, le bilan est positif. L’égalité a été affirmée et la République a reconnu l’union entre les personnes de même sexe ainsi que l’homoparentalité. , SOS homophobie a enregistré une augmentation de 78 % d’actes LGBTphobes : c’est le bilan de la violence qu’ont eue à subir les personnes LGBT et leur famille pendant plus de six mois de débats autour de la loi « Mariage ».

La PMA demeure une promesse

La loi sur le Mariage « pour toutes et tous » a contribué à une plus grande inclusion des personnes LGBT et des familles homoparentales dans la société française. Mais l’égalité n’est toujours pas atteinte. La loi de la République continue de discriminer des personnes LGBT, des couples et des familles qui n’ont pas accès à la PMA pourtant autorisée aux couples hétérosexuels.

Six ans après l’adoption de ce texte, la PMA promise dès 2012 demeure...une promesse. Les milliers de personnes qui souhaitent fonder une famille sont toujours contraintes de se rendre à l’étranger pour accéder à une PMA. Elles se mettent ainsi dans des situations d’insécurité sanitaire et juridique indignes et inacceptables.

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Des gouvernements irresponsables

En ce 23 avril 2019, six ans après l’adoption de la loi « Mariage », nous dénonçons l’inaction des gouvernements successifs. Nous dénonçons leur irresponsabilité et leur mépris. Nous dénonçons leur absence de courage politique. Aujourd’hui, des milliers de personnes, de familles et d’enfants né.e.s et à venir sont soumises à un calendrier politique qui les oublie.

SOS homophobie regrette que depuis deux ans, alors que le président de la République s’est engagé en faveur d’une loi sur la PMA et la filiation, aucun acte concret n’ait été réalisé en faveur de l’égalité. Nous appelons les pouvoirs publics à cesser leurs tergiversations et à agir. Malgré les mises en garde et les alertes répétées des associations, nous déplorons et condamnons le retour de propos stigmatisants et homophobes dans le débat public sur la PMA. Il est temps d’y mettre un terme. Les pouvoirs publics doivent y mettre un terme.

La loi nourrit les LGBTphobies

La République ne peut se contenter d’une égalité des droits incomplète. Avoir accès aux mêmes techniques médicales que les couples hétérosexuels pour fonder une famille en toute dignité et en toute sécurité est une question d’égalité. La persistance de discriminations dans la loi nourrit les violences à l’encontre des personnes LGBT et des familles. Ne pas y mettre fin contribue activement à entretenir ces violences.

Six ans après la première pierre posée par la loi « Mariage », il est temps de légiférer sur la PMA et la filiation. Il est temps de remplir la promesse républicaine d’égalité pour tous les couples, pour tous les enfants, pour toutes les familles.

 

Véronique Godet et Joël Deumier, Coprésident.e.s de SOS homophobie