La plus haute instance du pouvoir judiciaire brésilien a voté, jeudi 23 mai, en faveur de la criminalisation de la transphobie et de l'homophobie dans le pays.
C'est une décision qui pourrait changer radicalement la donne pour les Brésilien.ne.s LGBT. Le 23 mai, une majorité de juges de la Cour suprême - six sur 11 - s'est prononcée pour la classification de l'homophobie et de la transphobie comme crimes spécifiques, au même titre que le racisme. Le tribunal suprême fédéral a ainsi estimé qu'omettre d'inclure ces discriminations dans ses loi anti-discriminations était contraire à la Constitution.
"Des niveaux épidémiques de violence homophobe"
"Les crimes homophobes sont aussi alarmants que la violence physique", a déclaré le vice-président de la Cour suprême, Luiz Fux, citant "des niveaux épidémiques de violence homophobe". Le Brésil détient en effet le triste record mondial du nombre le plus élevé de meurtres de personnes transgenres. En tout, ce sont 420 personnes LGBT qui ont été assassinées dans le pays en 2018.
Et les positions du nouveau président Jair Bolsonaro ne risquent pas d'améliorer la situation. En 2011, il avait affirmé dans un entretien au magazine Playboy qu’il préférerait que son fils « meure dans un accident de voiture » plutôt que de le savoir homosexuel.
Les discriminations LGBTphobes sanctionnées
Grâce à cette décision, les discriminations LGBTphobes devront être sanctionnées au Brésil, en vertu de la loi sur le racisme du pays, jusqu'à ce que le Congrès approuve une législation spécifique visant à protéger les personnes LGBT.
Cinq autre juges doivent se prononcer le 5 juin, mais ne seront plus en mesure de changer la donne, quel que soit leur vote. De quoi laisser présager, on l'espère, un avenir plus serein pour les personnes LGBT au Brésil.