transidentitésAux Etats-Unis, une mesure protégeant les personnes transgenres va être abrogée

Par Camille Chrétien le 27/05/2019
Transgenres

Le ministère américain de la Santé va abroger une clause protégeant les personnes transgenres de discriminations dans le système d'assurance-santé, provoquant le mécontentement des associations LGBT.

Nouveau coup dur pour les personnes transgenres aux Etats-Unis. Elles ne seront bientôt plus protégées des discriminations dans le système de santé. Le ministère américain de la santé a annoncé la fin prochaine d'une mesure de la loi «Obamacare». Introduite en 2016 sous la présidence de Barack Obama, elle élargissait la discrimination «sur la base du sexe» à l'identité de genre. Celle-ci avait été alors définie comme le sentiment intérieur d'être «masculin, féminin, aucun des deux ou un mélange des deux».

Depuis, plusieurs décisions judiciaires ont bloqué l'application de cette mesure. Donald Trump a, quant à lui, promis d'abroger la grande réforme "Obamacare" s'il était réélu en 2020.

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Le ministère veut revenir sur la clause afin de «se conformer à l'interprétation stricte» de la justice. «Quand le Congrès a interdit la discrimination en fonction du sexe, il l'a fait au regard de la signification stricte du terme, et nous mettons nos règles en conformité» a expliqué Roger Severino, responsable des droits civiques du ministère.

L'opposition scandalisée

Cette annonce n'a pas manqué de faire réagir l'opposition. Nancy Pelosi, cheffe de l'opposition démocrate et bête noire des Républicains s'est insurgée dans un communiqué : «L'administration Trump fait preuve d'un mépris total pour la santé, la sécurité et l'humanité des femmes et des Américains transgenres». 

Les associations de défense des droits des personnes transgenres ont également dénoncé cette décision du ministère. «Personne ne devrait être privé de soins médicaux, quand sa vie et sa santé sont en danger, simplement à cause de ce qu'il est», a affirmé le Centre national pour l'égalité transgenre (NCTE).

En 2015, l'association avait réalisé une étude révélant que près d'un quart des personnes transgenres (23%) interrogées n'avait pas consulté de médecin l'année précédente de peur d'être mal soignées à cause de leur transidentité.

Louise Melling, responsable de la puissante organisation de lutte pour les droits civiques ACLU, a condamné cette décision. Qui est, selon elle, un «acte de violence» de la part du gouvernement américain «contre ceux dont la santé a été longtemps ignorée, négligée et rejetée»«Les personnes transgenres et non-binaires subissent un nombre sidérant de discriminations de la part d'établissements ou de fournisseurs de soins», explique-t-elle dans un communiqué.

En avril, l'administration républicaine est déjà revenue sur la décision de Barack Obama d'autoriser les personnes transgenres à servir dans l'armée en fonction de leur identification sexuelle. Le gouvernement estimait qu'il existait «un risque pour l'efficacité et la puissance létale des militaires».

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(Avec AFP)

Crédit photo : Gage Skidmore