L'arbitre de Monaco-Nîmes a menacé d'arrêter la rencontre de Ligue 1 dimanche 25 août, après des chants homophobes venant des tribunes des supporteurs nîmois. La même scène s'était déjà produite samedi à Brest.
Plusieurs matchs de football ont été interrompus ce week-end, à la suite de chants homophobes. D'abord la rencontre entre Brest et Reims, samedi 24 août, brièvement stoppée à la 53e minute, quand une poignée de supporteurs bretons ont scandé "La Ligue, la Ligue, on t'en***e".
"Il faut peut-être que les tribunes se nettoient petit à petit", a estimé l'entraîneur de Brest, Olivier Dall'Oglio.
Dimanche 25 août, c'est le match entre Monaco et Nîmes qui a été interrompu. Alerté par l'arbitre Amaury Delerue à la 22e minute du match, qui a entendu des chants "La ligue on t'en**e" ou encore "LFP, va te faire en***r", le speaker du stade Louis-II de Monaco a lancé un avertissement au public, accueilli par des sifflets.
Le match a repris dans la foulée, alors que des supporteurs monégasques lançaient des chants similaires.
Un autre match arrêté pour des "chants" homophobes. Il faut continuer d'affirmer que l'homophobie et le racisme n'ont leur place ni dans la rue, ni dans les stades.
— Roxana Maracineanu (@RoxaMaracineanu) August 25, 2019
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Des consignes adressées aux arbitres
Des consignes ont été adressées aux arbitres avant le début de la saison, pour faire cesser les chants à caractère homophobe durant les matchs.
Le 16 août, le match de Ligue 2 entre Nancy et Le Mans avait été arrêté quelques minutes par l'arbitre après un chant visant la LFP, une première en France. Cela faisait suite à un premier avertissement du speaker concernant un chant hostile au grand rival des Nancéiens, Metz ("Les Messins sont des pédés").
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La ministre des Sports, Roxana Maracineanu, avait adressé par la suite ses "félicitations" à l'arbitre Mehdi Mokhtari pour avoir décidé d'interrompre le match "pour injures homophobes", dans un message sur Twitter. Depuis, des supporteurs prennent la ministre pour cible sur les réseaux sociaux et dans les stades, avec des formules moqueuses qui appuient sur la difficulté de définir ce qu'est un acte homophobe et ce qui ne l'est pas.
Vers d'éventuelles sanctions ?
Juste avant le début de la rencontre entre Paris et Toulouse, dimanche 25 août, des chants hostiles à la Ligue ont également été lancés depuis le virage Auteuil, où se trouve le collectif ultras Paris (CUP), plus important groupe de supporteurs parisiens.
Dans cette tribune, une longue banderole a été déployée: "Arrêtés, homophobie : le championnat de la démagogie a repris lui aussi", une référence aux interdictions de déplacement de supporteurs, qui se multiplient depuis le début de la saison.
À Angers, samedi 24 août, une banderole a ainsi brièvement été brandie dans le kop lors de la rencontre Angers-Metz, arbitrée par Stéphanie Frappart : "Arbitre en***ée, est-ce homophobe pour une femme ?"
"Nous avons souhaité dénoncer l'absurdité de prendre ce biais homophobe car, à quasi 100% des cas, ce chant repris dans les tribunes n'est jamais lancé, repris, dans un esprit homophobe, ont indiqué dans un communiqué transmis à l'AFP ce lundi 26 août les auteurs de cette banderole. Le match d'hier étant arbitré par une femme (absolument pas visée, légitime et compétente)", soulignent les auteurs, "il est apparu opportun de pointer l'aspect nullement homophobe de l'acte en lui-même dans ce cas de figure".
Dans un communiqué, mercredi, la Ligue a indiqué que la commission de discipline examinerait le mercredi 28 août les dossiers des matchs de L1, L2 et Coupe de la Ligue "pour lesquels des chants injurieux et/ou homophobes ont été consignés dans les rapports d'après match".
Article mis à jour lundi 26 août à 12h09
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(Avec AFP)
Crédit photo : Pixabay