Winer, 34 ans, s'est fait agresser dimanche en plein Marais à Paris, ont relaté nos confrères de Libération. Une enquête a été ouverte.
Le récit fait froid dans le dos. D'autant plus qu'on ne s'attend pas à ce que le Marais, coeur gay de Paris, soit le théâtre d'une agression homophobe aussi violente. Nos confrères de Libération ont relaté, jeudi 29 août, le calvaire de Winer Ramirez, un jeune Colombien de 34 ans, accompagné d'un ami péruvien. Peu avant l'aube, en sortant d'un bar, ce dernier s'est retrouvé acculé dans la rue du Temple par plusieurs personnes, après avoir tenté de défendre une jeune femme qu'on importunait.
Tabassé, blessé à l'oeil, au coccyx et aux cervicales, il a été transporté aux urgences et a écopé de six jours d'ITT.
Après avoir tenté de s'interposer pour protéger la jeune femme, qui s'avèrera être un mannequin en vue, Winer s'entend dire : « Tu vas pas appeler la police. Dégage d’ici, sale enculé », raconte le journaliste de Libération. Juste après les insultes (« T’es un mec, regarde-toi. T’as pas honte d’être un sale PD ») pleuvent les coups. Winer est poussé à terre, se relève pour se battre, mais est ensuite projeté contre une voiture, pendant que son ami le regarde, "tétanisé".
"Ça arrive tout le temps"
Coups de pied dans les cervicales, tabassage en règle, alors que plusieurs passants assistent à la scène sans intervenir. L'un d'eux aurait même eu cette phrase cruelle : « Ça arrive tout le temps. » Lors de son récit au quotidien, Winer est outré : « Ce qui m’a fait le plus de mal, c’est les gays qui étaient là, en train de me regarder crier 'Appelez la police', sans m’aider. C’était horrible. »
« Un homme est finalement arrivé et leur a dit : 'Laissez-le, arrêtez de le frapper', » raconte Libération. Winer a partagé l'histoire de son agression sur Facebook, et la jeune femme en question a fait de même sur Instagram. Cependant, elle n'a pas voulu témoigner à la presse. « Je l’ai reconnue sur les photos, mais je ne la connaissais pas », a expliqué Winer. L'agresseur aurait laissé tomber, au moment de l'attaque, son pass Navigo, qui a été remis à la police.
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Une enquête préliminaire a été ouverte du chef de "violence en réunion avec ITT de moins de huit jours" et "injures en raison de l'orientation sexuelle", a confirmé le parquet à TÊTU.
« J’ai pleuré. Je pensais à tout ce que j’ai enduré, en Colombie et ici, pour être le PD que je suis », a conclu Winer Ramirez lors de son interview. Un témoignage déchirant.
Crédit photo : Creative commons/Rama.