rechercheCette mutation est un nouvel espoir dans la guérison du VIH

Par Antoine Patinet le 02/09/2019
VIH

Une équipe de chercheurs espagnols a découvert un gène résistant au VIH. Une bonne nouvelle dans la recherche d'un remède contre le virus.

Pour les membres de cette famille espagnole, c'était une maladie musculaire avec laquelle ils devaient vivre au quotidien. Mais pour les patients atteints du VIH, c'est une lueur d'espoir. Des chercheurs madrilènes ont rapporté jeudi 29 août avoir découvert qu'une nouvelle mutation génétique extrêmement rare crée une immunité naturelle contre le virus du sida.

Une première mutation, transmise au "patient de Berlin" Timothy Brown, avait déjà prouvé son efficacité. La greffe de cellules souches dont il avait bénéficié - qui contenait une mutation rare du gène CCR5 -  l'avait guéri du VIH. Cette fois la mutation concerne le gène TNPO3, et provoque chez les très rares patients qui en sont atteints une maladie musculaire appelée "dystrophie musculaire des ceintures de type 1F ".

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Des lymphocites résistants au VIH.

Des médecins qui étudiaient le cas de cette famille se sont rendus compte que ce gène était au coeur des travaux de chercheurs sur le VIH. En effet, il avait déjà été identifié que ce gène jouait un rôle dans le transport du virus à l'intérieur des cellules. En effet, il avait été déjà démontré que ce gène jouait un rôle dans le transport du virus à l'intérieur des cellules. Des généticiens de Madrid ont donc tenté d'infecter en laboratoire le sang de cette famille avec le virus du sida, et le résultat fut surprenant : leurs lymphocites étaient résistants au VIH.

« Cela nous aide à comprendre beaucoup mieux le transport du virus dans la cellule », explique en français à l’Agence France-Presse José Alcami, le virologue de l’Institut de santé Carlos-III à Madrid qui a mené ces recherches publiées dans la revue américaine PLOS Pathogens.

Si la production d'un médicament à partir de cette découverte est encore loin, elle pourrait toutefois permettre d'en savoir davantage sur le virus, et notamment sur la résistance de certaines personnes à l'infection, comme le souligne encore le virologue :  "Il y a encore beaucoup de choses qu’on connaît mal sur le VIH. Par exemple, on ne sait pas pourquoi 5 % des patients qui sont infectés ne développent pas de sida. Il y a des mécanismes de résistance à l’infection qu’on comprend très mal.»

La recherche avance

Les bonnes nouvelles s'enchaînent toutefois dans la recherche contre le virus du sida. Récemment, une équipe de chercheurs américains a réussi à éliminer le VIH du génome de plusieurs souris grâce à une combinaison de deux techniques impliquant l'action d'anti-rétroviraux et un "nettoyage" du génome, pour éliminer les cellules contenant le VIH.

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L'infectiologue Hugues Cordel nuançait toutefois cette découverte à TÊTU  : « On a raison de se réjouir chaque fois qu’on découvre une nouvelle technique comme celle-là, mais il faut laisser les études se poursuivre. »  Patience, donc...

(Avec AFP)

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