Journée de la bisexualité : pour en finir avec les clichés sur les bi.e.s

Par Bicause le 23/09/2019
Bisexualité

TRIBUNE. A l'occasion de la journée de la bisexualité, l'association de personnes bisexuelles et pansexuelles Bicause rappelle que les clichés sur les bi.e.s ont assez duré... et qu'il faut qu'ils cessent.

Qui na pas entendu au moins une fois « la bisexualitéça nexiste pas » ? Qui na pas été accroché·e par un titre de journal sur cet effet de mode? Qui  na pas entendu, après lattentat de Nice, que le meurtrier avait femme et fréquentait des hommes, bref quil était bi? 

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Les préjugés ont la peau dure, puisque sur la base dun fait, dun constat intime, dun sondage, ils tirent une généralité applicable à toutes les personnes bi… Ils ont été alimentés par des décennies dinvisibilité, au cours desquels lurgence était de faire avancer le droit aux relations entre personnes de même sexe, et tout est loin d’être  gagné. Doù les retards pris: drapeau bi, 19 ans après larc-en-ciel; journée internationale de la bisexualité (JIB) fêtée pour la première fois en France le 23 septembre 2009, 10 ans après son lancement 

Des préjugés qui durent

Ces préjugés rassemblent les trois mêmes caractéristiques 

  • Ils partent de la méconnaissance des réalités des personnes bi: faute den rencontrer, d’échanger, daborder la complexité de chaque être humain, on tombe vite dans les caricatures.  Peut-être aussi parce que, hétéro ou homo, il serait dérangeant de se projeter demain avec une attirance quon navait pas prévue, et qui brouille les certitudes
  • Ils se basent sur des inexactitudes ou les entretiennent: ce ne serait quune passade (mais chacun·e est susceptible d’évoluer durant sa vie, non?), tout le monde est un peu bi (et donc personne ne lest vraiment), ils sont instables, ne savent pas choisir - or on choisit de vivre ses attirances, ou non… cest tout! 
  • Ils alimentent la division entre les personnes, des hiérarchies de valeur absurdes: cela existe aussi dans le milieu homo, gay ou lesbien; de fait, le mouvement organisé LG(BT) a tardé à apporter son soutien aux spécificités bi – mais cest de moins en moins vrai. 

Des bis invisibles

Rejeté·e·s par la société hétéronormée dans ses aspects encore assez largement homophobes ou au mieux invisibilisé·e·s, longtemps marginalisé·e·s par le mouvement LGBT+, méconnu·e·s des institutions, les bi seraient, selon un sondage Marianne IFOP de 2014, 3% de la population adulte, presque autant que les lesbiennes et gays. Mais il est vrai que ce sont toutes les « minorités » dans la communauté LGBT+ qui peinent à voir leurs spécificités connues et relayées par tou·te·s: les trans, les pansexuel·le·s, les non binaires, les asexuel·le·s, les personnes intersexes 

À BiCause, nous, qui avons fêté nos 22 ans (cest peu au regard des associations « grandes anciennes » en France, des 50 ans de Stonewall et des 48 ans du FHAR1), sommes encore dramatiquement peu et peu connu·e·s dans la majorité des régions; alors nous nous réjouissons chaque fois que nous pouvons agir en inter-associatif, pour inclure dans les actions les préoccupations des bi, pour démonter les manifestations de la biphobie et mieux les combattre, pour œuvrer ensemble à nos mobilisation communes. Il en va aussi de mieux-être des personnes bi 

Du mieux-être et de lestime de soi. Parce que sil est faux de dire que les bi sont « infidèles » et « véhiculent des tas de maladies », nous veillons depuis toujours, en revendiquant le droit dexister, de parler et daimer, à prendre toute notre place dans la prévention contre le VIH et les IST. Et, quand des personnes bi sont concernées, à exposer le plus simplement possible les attirances polyamoureuses, comme dautres, hétéro, ou homo, ou 

Rejoignez-nous !

Ce mieux-être, 5 associations dont BiCause tentent dy contribuer, en ayant lancé la première enquête sur la biphobie et la panphobie, et la réalisation du rapport est en cours. Puisse le site de Têtu accorder un bel accueil à sa prochaine parution! Dans ce rapport, on verra que les phénomènes de rejet fleurissent sur les applications de rencontre y compris de la part de lesbiennes ou de gays, mais aussi les clichés sexistes hétéro « ah, tes bie, chic, viens avec une copine, on se fera un plan à 3» 

Enquête où, justement, les associations layant initié et porté ont veillé scrupuleusement à inclure la pansexualité : entre une conception ouverte de la bisexualité (« être attiré·e par plus dune identité de genre » - exit la binarité femmes et hommes:!), et la pansexualité (« être attiré·e par la personne, sans considération de son genre »), il y a une profonde convergence, et elle est largement portée par une frange de la jeunesse. 

Les mêmes associations, et bien dautres, dont certaines ont organisé les cortèges de la Marche des Fiertés le 29 juin à Paris, se sont retrouvés le dimanche 22 septembre, pour la 5e marche de la JIB, qui mêlait bi, pan, L et G, trans et non binaires, et plus – même les hétéro ami·e·s étaient les bienvenu·e·s! Dautres événements sont prévus, à Paris et en région, alors… à vos écrans! 

La visibilité fera reculer les préjugés.  

 

 

 

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