Le président des Etats-Unis s'est rendu à l'inauguration d'une nouvelle usine Louis Vuitton à Alvaredo, dans l'état du Texas, aux côtés de Bernard Arnault. Une visite que le styliste de la marque, Nicolas Ghesquière, n'a pas apprécié.
Le directeur artistique des collections Femmes de Louis Vuitton, n'a visiblement aucune envie de voir sa marque associée à Donald Trump. Le 16 octobre dernier, Bernard Arnault se trouvait à Alvaredo au Texas à l'occasion de l'inauguration d'une nouvelle usine de maroquinerie Louis Vuitton. Aux côtés du PDG du groupe LVMH se trouvait également le président des Etats-Unis, venu couper le ruban de l'atelier. Ce qui a froissé Nicolas Ghesquière, qui l'a fait comprendre sur son compte Instagram.
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"Opposé à toute action politique. Je suis un créateur de mode qui refuse cette association #trumpestuneblague #homophobie", a t-il écrit dans la description d'une publication qui montre la pochette du single "High Energy" de Evelyn Thomas. Un tube sorti en 1984, connu de la scène LGBT+.
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"Je ne suis pas là pour juger les politiques"
Lors de l'inauguration, Bernard Arnault, deuxième fortune mondiale, a prononcé un discours dans lequel il saluait cette initiative. "Nous sommes très honorés d'avoir le président des États-Unis. Je ne suis pas ici pour juger des types de politiques. Je suis ici pour travailler avec ma marque et nous allons, dans cinq ans, compter 1.000 personnes dans cet endroit. C'est tout ce qui compte", se félicite Arnault au WWD.
Le PDG de LVMH et Donald Trump partagent une très longue histoire qui remonte aux années 1980, lorsque les deux hommes se sont connus dans le domaine des affaires immobilières. "J'ai toujours été proche des Etats-Unis depuis le début des années 80, a confié Bernard Arnault. Vous vous souvenez que la France, un beau pays, était en train de devenir un peu socialiste à l'époque, alors j'ai essayé de trouver un pays où les affaires étaient les bienvenues. J'ai donc vécu ici, à New York, et c'est là que j'ai appris à faire des affaires à la manière américaine, avec efficacité", a continué l'homme d'affaire.
Louis Vuitton : "Ça m'a coûté beaucoup d'argent au fil des ans"
Après avoir fait un tour dans l'usine, où des travailleurs étaient déjà en train de confectionner des modèles "Artsy" et "Neverfull" sous les drapeaux conjoints du Texas et de la France, Donald Trump a déclaré son amitié auprès de Arnault : "Vous êtes un très bon homme d'affaire mais aussi un visionnaire... Vous êtes un artiste, vraiment, et c'est une belle vision que vous avez pour l'état du Texas", a déclaré le président des Etats-Unis. "Je connais très bien Louis Vuitton ; ça m'a couté beaucoup d'argent au fil des ans", a par la suite, plaisanté Trump non sans écorcher le nom de la marque française.
“Loooie Vooton†pic.twitter.com/PPRjofAR4P
— Rachel Seville Tashjian (@theprophetpizza) October 17, 2019
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Le soutien de l'industrie de la mode
Bien que le créateur a pris a posteriori la décision de désactiver les commentaires sur sa publication, le New York Times cite plusieurs personnalités du monde de la monde qui ont d'abord soutenu Nicolas Ghesquière sous son post Instagram. Parmi ceux-ci, les créateurs Giambattista Valli et Julien Dossena de Paco Rabanne, Camille Micelli, la directrice artistique des accessoires Louis Vuitton, la créatrice de costume, Ariane Philips (qui aurait écrit "la morale au delà du profit") ou encore la mannequin, Teddy Quinlivan qui aurait remercié le designer "d'être du bon côté de l'histoire".
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Cette déclaration politique audacieuse de Nicolas Ghesquière n'est pas surprenante. Le créateur de mode a toujours montré son opposition aux politiques transphobe de Donald Trump. Lors de la dernière Fashion Week en septembre dernier, Nicolas Ghesquière avait ouvert son show printemps/été 2020 avec le titre "It's Okay to Cry" d'une compositrice et interprète trans' écossaise. Il avait également inclus dans ses campagnes de pub des mannequins trans' comme Indya Moore et Teddy Quinlivan.
Crédit photo : Instagram
