agressionUn étudiant trans agressé trois fois en un an à Besançon

Par têtu· le 31/10/2019
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Maël, un étudiant trans, a été agressé le 23 octobre dernier sur le parking de son université, à Besançon. C'est la troisième fois en un an.

Il a raconté son calvaire à France 3 Bourgogne Franche-Comté. Maël, un étudiant trans, a été insulté et agressé physiquement par quatre personnes le 24 octobre dernier, sur le parking de son université, à Besançon.

"Ils sont arrivés à quatre, par derrière, raconte-t-il à nos confrères. Deux m'ont pris par les bras, pendant que le troisième me frappait". Il a également expliqué avoir été insulté : "Il me disait que j’étais une erreur de la nature, un malade mental (...) qu’il y avait une sorte de leçon que je n’avais pas comprise la dernière fois".

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C'est la troisième fois en un an que Maël est agressé en raison de sa transidentité. En octobre 2018, il avait été agressé deux fois en une semaine, sur le même parking. Plusieurs personnes l'avaient assommé avant de le frapper au sol. Il avait eu deux côtes déplacées, le visage tuméfié et l’œil au beurre noir. "Je ne suis pas allé à la fac pendant une semaine", confie-t-il à France 3.

Un "coming-out forcé" d'un professeur

Selon Maël, l'élément déclencheur de ces agressions est le "coming-out forcé" d'un de ses professeurs l'an dernier, pendant un cours. "Il n’arrêtait pas d’interpeller une 'mademoiselle', qui ne lui répondait pas, détaille Maël. Au bout d’un moment, je lève la tête et je vois que c’est moi qu’il regarde".  Ce dernier le corrige et lui dit qu'il faut plutôt parler de "monsieur".

"Il a passé 5 minutes à me dire 'ça n’est pas possible'. Ça faisait un mois que j’étais hormoné, donc j’avais encore ma voix d’avant, et il disait 'ah non, même si vous avez les cheveux courts, ça ne passe pas'." Suite à cet épisode, Maël affirme avoir été "harcelé par des étudiants qui voulaient vérifier s'il avait un pénis ou une poitrine, jusqu'à l'agression".

Contacté par France 3, l'université de Franche-Comté a assuré avoir "proposé un accompagnement psychologique" à Maël et l'avoir "incité à porter plainte". Elle ajoute proposer depuis la rentrée universitaire 2019 la possibilité d'utiliser un prénom d'usage. Une mesure réclamée par la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal dans nos colonnes il y a quelques mois.

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Maël a l'intention de porter plainte

Maël a l'intention de porter plainte, même s'il n'est pas très confiant sur les suites qui seront données. L'an dernier, sa plainte avait été classée sans suite. "Mais je veux juste que ça rentre dans les statistiques, que ça soit dénombré", plaide-t-il auprès de nos confrères.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, les actes LGBTphobes ont augmenté de 15% entre janvier et septembre 2018 par rapport à la même période en 2017. Le nombre d’appels sur la ligne d’écoute de SOS Homophobie a, quant à lui explosé : plus 37% en septembre 2018 par rapport à septembre 2017.

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Crédit photo : Capture d'écran Twitter/@mael_pfr.